La notion de glaucome regroupe des pathologies associées à un “trait génétique complexe”. En effet, si dans certains types de glaucome, des variants à risque ont pu être identifiés, ces variants ne permettent pas toujours d’expliquer complètement la pathogénie de l’affection. Certains gènes ont été clairement associés à une transmission mendélienne, mais un nombre croissant de polymorphismes avec variants à risque sont encore en cours d’identification.
Par ailleurs, les conséquences des facteurs environnementaux, alimentaires ou biologiques sur le développement de la maladie et l’interaction entre ces facteurs environnementaux et les facteurs génétiques sont encore mal comprises. Depuis quelques années, l’épigénétique apparaît comme un “chaînon manquant” entre ces deux types de facteurs. Plusieurs mécanismes épigénétiques permettant une modulation de l’expression de certains gènes sans modification de la séquence d’ADN ont été associés au glaucome.
Les éléments qui ont été mieux caractérisés sont la méthylation de l’ADN, des modifications des histones et l’implication d’ARN non codants. Dans cet article, nous analysons les principaux facteurs épigénétiques impliqués dans le développement du glaucome et les nouvelles perspectives thérapeutiques qui pourraient en découler.