Revue Francophone des Spécialistes de la Rétine

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Les progrès de l’OCT avec l’augmentation des fenêtres d’acquisition et de traitement de l’image, notamment avec la technologie du Swept source, nous ont permis de mieux individualiser les structures intravitréennes permettant d’améliorer nos connaissances sur le vitré. Ses structures anatomiques telles que la bourse pré-maculaire, l’aire de Martegiani, les cisternes, les fibres prévasculaires sont bien mises en évidence en OCT. Le décollement postérieur du vitré semble commencer à s’opérer dès la 3e décade avec des modifications schisiques de la hyaloïde postérieure en région extra-maculaire, qui se poursuivent jusqu’à la 6e décade. Les modifications intravitréennes lors de la liquéfaction du cortex vitréen et ses rapports avec la bourse pré-maculaire sont désormais bien identifiées. Les premiers signes de décollement postérieur du vitré s’observent au niveau des arcades supérieures pour ensuite intéresser la région maculaire. Nos observations en 2D restent des extrapolations, aussi une analyse en 3D restera nécessaire pour continuer à approfondir nos connaissances sur le vitré.

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Il n’existe pas une mais plusieurs possibilités d’implantation secondaire afin de corriger l’aphaquie, notamment en cas de chirurgie de cataracte compliquée. Chacune comporte ses propres avantages et inconvénients, ce qui orientera le chirurgien en fonction de la situation clinique et de ses habitudes. L’innovation chirurgicale constante vise à favoriser l’implantation postérieure et à mini­miser les gestes invasifs avec notamment des incisions de taille réduite pour limiter l’astigmatisme induit, tout en apportant un maximum de confort visuel, de sécurité et de pérennité des résultats.

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Les protocoles cliniques du DRCR net nous permettent d’adapter nos pratiques au cours du suivi et du traitement de la rétinopathie diabétique (RD). Les études les plus récentes mettent en exergue l’importance de l’imagerie ultra-grand champ dans cette indication et notamment l’angiographie à la fluorescéine pour affiner le risque évolutif des patients. Par ailleurs, la photobiomodulation n’apparaît pas comme une option thérapeutique des œdèmes maculaires diabétiques (OMD) sans baisse visuelle, mais dans cette indication, les injections intra-vitréennes d’aflibercept n’offrent pas non plus de résultat visuel supérieur à deux ans comparativement à une simple surveillance. Enfin, dans la prévention de l’évolution de la RD, en cas de rétinopathie diabétique non proliférante (RDNP) sans OMD, là encore les injections d’aflibercept n’améliorent pas les résultats visuels à quatre ans.

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Les ruptures de stock et tensions d’approvisionnement sont de plus en plus fréquentes, mondiales, et touchent toutes les spécialités. Ces inadéquations entre la production et la demande résultent principalement d’un élargissement des indications alors même que les capacités de production – souvent à flux tendu – n’ont pas été calibrées pour y répondre.
En France, l’ANSM contingente les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), sans alternative, afin de pouvoir conserver à disposition des flacons pour les cas les plus graves et éviter les ruptures de stock complètes. La vertéporfine est ainsi délivrée selon des critères définis conjointement par les sociétés savantes, l’ANSM et le laboratoire, au fil des livraisons.
Si ces restrictions devaient malheureusement durer, la vertéporfine restera disponible et des investissements ont été faits pour permettre d’accroître la production à moyen terme. Pour l’altéplase 2 mg un retour à la normale est prévu en fin d’année. D’ici là, la production des dosages plus élevés est priorisée pour le traitement de l’infarctus du myocarde.

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Les dégénérescences rétiniennes héréditaires telles que la rétinite pigmentaire (RP) touchent environ une personne sur 4 000 et sont la principale cause de cécité chez les adultes actifs. Elles sont caractérisées par une grande hétérogénéité génétique qui constitue une limite majeure dans le développement des approches de thérapies ciblées par remplacement de gènes.
L’optogénétique est une avancée récente dans le domaine des neurosciences, dont l’une des applications les plus prometteuses est le traitement des maladies dégénératives de la rétine, caractérisées par une dégénérescence progressive des photorécepteurs. L’objectif est de stimuler les cellules neuronales de la rétine interne, qui restent intactes structurellement, même à un stade avancé de la maladie. Ainsi, cette approche est indépendante de la cause génétique sous-jacente et pourrait potentiellement restaurer la fonction visuelle de patients en cécité.
Actuellement, quatre essais cliniques d’optogénétique chez l’homme sont en cours dans le monde.

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L’implant d’acétonide de fluocinolone en injection intravitréenne permet une libération prolongée sur 36 mois de faibles doses de corticoïdes. C’est un traitement de première intention en prévention des rechutes d’uvéites postérieures non infectieuses avec atteinte unilatérale ou bilatérale asymétrique, dont l’étiologie ne nécessite pas de traitement systémique ou en complément d’un traitement systémique mal toléré ou inefficace. Il permet une augmentation du délai de première récidive inflammatoire et diminue le nombre de traitements additionnels.
En pratique, il est administré lors d’une récidive inflammatoire après une injection d’un implant de dexaméthasone ayant démontré son efficacité et sa bonne tolérance. Ses limites sont la nécessité d’un traitement systémique associé en cas d’atteinte choroïdienne et/ou systémique et ses effets indésirables (hypertonie oculaire, cataracte).

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La chirurgie vitréorétinienne nécessite une bonne visualisation du segment postérieur de l’œil pour réaliser le geste chirurgical le plus complet possible et pour éviter les complications iatrogènes. L’endoscopie permet à la fois de réaliser cette chirurgie en cas d’opacification cornéenne gênante ou de remaniement du segment antérieur ne permettant pas l’accès au fond d’œil, mais elle rend possible l’accès à des zones intraoculaires non visibles en transpupillaire comme l’espace rétro-­irien et le corps ciliaire [1].
L’utilisation d’un endoscope permet de minimiser le traumatisme du segment antérieur en évitant l’utilisation d’une kératoprothèse transitoire.
Un appareil de ce type a été utilisé pour la première fois en 1934 par Thorpe, mais c’est le progrès technologique entraînant sa miniaturisation et l’utilisation de fibres optiques souples qui rendent désormais cette technique utilisable en routine dans la chirurgie des voies lacrymales, des glaucomes réfractaires [2], de l’implantation secondaire [3] et vitréorétinienne complexe.

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Les MacTel (télangiectasies maculaires) de type 2 sont une pathologie d’origine neuro­dégénérative secondaire à une altération des cellules de Müller dans un contexte de troubles du métabolisme de la sérine. Les anomalies vasculaires correspondent à des télangiectasies et à une prolifération du complexe capillaire profond secondaire à la disparition des photorécepteurs.
Le ciliary neutrophic factor (CNTF), qui est un neuroprotecteur, permettrait de ralentir la perte neurale dans les MacTel. Cela vient d’être démontré par deux études de phase III. Le CNTF est administré par une nouvelle procédure appelée thérapie cellulaire encapsulée. Il s’agit d’une capsule contenant des cellules capables de produire en permanence le principe actif, insérée chirurgicalement dans l’œil. En dehors d’un myosis chez 20 % des patients implantés, la tolérance semble excellente.

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La Revue Francophone des Spécialistes de la Rétine est publiée sous l’égide de notre Club Francophone des Spécialistes de la Rétine (CFSR), dont la journée annuelle aura lieu bientôt, comme chaque année en marge du congrès annuel de la Société Française d’Ophtalmologie. En attendant cet événement, nous pouvons dans ce numéro prendre connaissance de quelques innovations qui peuvent changer notre pratique et surtout la vue ou la vie de nos patients.