Auteur Delacourt C.

Inserm, U897, Université Victor Segalen, BORDEAUX.

Revue Francophone des Spécialistes de la Rétine
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On assiste actuellement à une véritable épidémie mondiale de myopie, particulièrement marquée dans les pays du Sud-Est asiatique où plus de 80 % des jeunes sont myopes. Le nombre de myopes au niveau mondial a été évalué à 2,6 milliards en 2020, dont 399 millions de myopes forts. En Europe, environ 50 % des jeunes adultes sont myopes et 5 % sont myopes forts. En France, les quelques données disponibles semblent confirmer ces chiffres.
La très grande prévalence de la myopie pose le problème du coût et de l’accès à la correction optique (6,3 milliards d’euros en France, dont 1,7 milliard de reste à charge pour les ménages), mais également celui des nombreuses complications oculaires, faisant craindre une augmentation des cas de déficiences visuelles irréversibles. Il apparaît crucial de documenter l’évolution de cette épidémie de myopie dans les années futures.

Revues Générales
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Les rôles multiples de la vitamine D sont probablement mieux compris actuellement. Sa structure moléculaire, très proche de celle d’une hormone stéroïde, participe aux multiples propriétés de son métabolite actif, la 1,25-dihydoxy-vitamine D. Ce métabolite module la prolifération et la différentiation cellulaire mais aussi les phénomènes d’apoptose au niveau de multiples tissus de notre organisme.
La fréquence des insuffisances en vitamine D et les éclairages récents sur les propriétés de son métabolite actif ont permis d’associer les déficits à des pathologies chroniques telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Les données d’études expérimentales et observationnelles récentes suggèrent en effet qu’un déficit même relatif en vitamine D pourrait être un facteur de risque de développer une DMLA.

Rétine
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Un rôle du pigment maculaire dans la prévention de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est suspecté depuis une quinzaine d’années. Il est formé par deux caroténoïdes d’origine alimentaire : la lutéine (L) et la zéaxanthine (Z). Ces molécules étant liposolubles, leur transport est fortement intriqué à celui des lipides. Deux études ont suggéré que les acides gras oméga 3 pourraient favoriser l’accumulation rétinienne du pigment maculaire.
Nous avons confirmé cette hypothèse dans l’étude Pimavosa (Pigment Maculaire chez le Volontaire Sain), réalisée chez 110 volontaires sains, en montrant une corrélation de la densité du pigment maculaire avec les concentrations plasmatiques de lutéine, zéaxanthine et acides gras oméga 3. Ces résultats suggèrent que les acides gras oméga 3 pourraient agir en synergie avec la lutéine et la zéaxanthine pour l’accumulation du pigment maculaire, plaidant pour une supplémentation conjointe en lutéine, zéaxanthine et acides gras oméga 3, telle qu’elle est actuellement testée dans l’étude AREDS2.

Revues Générales
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L’étude ALIENOR est une étude de cohorte en population générale âgée, ayant pour objectif l’étude des associations entre les maladies oculaires liées à l’âge (DMLA, glaucome, cataracte, sécheresse oculaire) et les facteurs nutritionnels (acides gras oméga-3, lutéine et zéaxanthine, antioxydants).
Les facteurs génétiques, vasculaires et environnementaux sont également étudiés. Les premiers résultats de cette étude ont permis de confirmer l’association forte de la DMLA avec le gène du facteur H du complément et avec le tabagisme, ainsi qu’une diminution du risque de DMLA chez les forts consommateurs d’acides gras oméga-3.
De nombreux autres résultats sont attendus dans les prochaines années sur le rôle des autres facteurs nutritionnels (caroténoïdes, antioxydants), des autres facteurs de risque (génétiques, vasculaires, exposition au soleil…), dans d’autres pathologies oculaires (glaucome, cataracte, sécheresse oculaire).