L’atrophie géographique : pourquoi progresse-t-elle?
La progression lente et inexorable de l’atrophie géographique est un facteur de stress majeur pour les patients d’autant que la chute d’acuité visuelle peut, elle, être rapide lorsque l’atrophie envahit la fovéa, provoquant une perte importante de qualité de vie [1].
Les facteurs associés à cette progression sont mal connus. En effet, les variants génétiques responsables de la DMLA ne semblent pas être impliqués dans l’évolution des formes tardives. De plus, d’autres types d’atrophie de l’épithélium pigmentaire peuvent aussi évoluer vers une extension, de façon assez proche de celle de l’atrophie géographique de la DMLA. Les bénéfices relativement limités (et contestés) des thérapies intravitréennes ciblant le complément pour ralentir la progression de l’atrophie géographique, renforcent la probabilité que d’autres voies physiopathogéniques soient impliquées.
Analyser la progression par l’imagerie multimodale de précision
Depuis plusieurs années notre équipe, en association avec celle d’Ethan Rossi de l’université de Pittsburgh, étudie les mécanismes à l’œuvre dans la progression de l’atrophie géographique. Nous avons pu caractériser certains processus évoquant de nouvelles pistes pour une meilleure compréhension de la progression de l’atrophie.
Notre stratégie est basée sur l’utilisation de plusieurs systèmes d’imagerie à haute résolution. En premier lieu, la caméra rtx1, seule caméra commercialement disponible utilisant l’optique adaptative, qui permet de réaliser des images en réflectance en infrarouge en mode plein champ (c’est-à-dire sans balayage, évitant ainsi les distorsions typiques du SLO). Les images obtenues sont des vignettes de 1 mm de côté qu’il est possible d’assembler en montage. Nous avons ainsi pu détailler la dispersion pigmentaire et révéler en particulier la présence de sphérules de ~ 20 µm de diamètre que nous avons appelées « hyporeflective clumps » (HRCs). Elles pourraient correspondre à des cellules de l’épithélium pigmentaire détachées [2], en association avec des macrophages [3]. Ces HRCs pourraient rendre compte de l’aspect appelé « incomplete RPE and outer retinal atrophy (iRORA) [4], caractérisé par une pigmentation irrégulière, précurseur de l’atrophie [5] (fig. 1).
La caméra rtx1 permet également une analyse très fine des drusen, en particulier la détection des microdrusen qui échappe[...]
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