En dépit de l’absence de traitement neuroprotecteur réellement efficace, la prise en charge de la neuro­pathie optique glaucomateuse repose sur la baisse de la pression intraoculaire (PIO). Celle-ci permet de ralentir la progression de la maladie, et ainsi, de préserver la fonction visuelle. Les options thérapeutiques sont nombreuses et incluent un nombre croissant de techniques médicales et chirurgicales.

Actuellement, le traitement de première intention demeure médical dans la très grande majorité des cas, compte-tenu des risques et des complications associés à la chirurgie du glaucome [1]. Deux options thérapeutiques sont validées : les collyres hypotonisants et le laser SLT (selective laser trabeculoplasty) [2]. Le laser SLT présente un certain nombre d’avantages qui seront exposés dans un autre chapitre de ce dossier. Les éléments du choix du traitement topique de première ligne sont résumés dans la figure 1.

Précautions dans le choix du traitement topique

L’efficacité du traitement du glaucome est garantie par l’obtention d’une PIO dite “cible”, propre à chaque individu, en-dessous de laquelle le champ visuel ne se détériore plus. Cette PIO cible dépend de nombreux facteurs, en particulier du degré d’atteinte du nerf optique, du type de glaucome et de l’âge du patient [3].

De plus, pour être efficace, le traitement topique hypotonisant nécessite une bonne observance thérapeutique. Celle-ci constitue actuellement un problème majeur dans le traitement du glaucome, avec des taux d’observance avoisinant seulement 50 % des patients traités [4]. Il est nécessaire avant toute prescription de collyres antiglaucomateux, d’identifier et de prévenir les deux principaux freins à l’adhésion thérapeutique : la non-tolérance des collyres prescrits et le manque de compréhension et d’information sur les modalités et les objectifs du traitement.

L’introduction du traitement doit donc être précédée d’une information claire sur l’objectif thérapeutique. Il s’agit de minimiser les conséquences fonctionnelles de la maladie tout en garantissant la qualité de vie des patients atteints au long cours. Il est également important d’évaluer les capacités du patient à bien suivre[...]

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