Le fovéoschisis du myope fort (FSMF) est une pathologie dont la description récente a été largement favorisée par l’avènement et les progrès de l’OCT depuis le début des années 2000 [1]. En réalité, il a été décrit pour la première fois par Rochon-Duvigneaud en 1938. Il est une cause de baisse d’acuité visuelle chez le myope fort et fait partie des complications dégénératives de la myopie forte. Sa prévalence est variable selon les études et fonction du degré de myopie. Elle peut atteindre jusqu’à 9 % chez les populations de patients avec myopie supérieure à 8 D [2] et jusqu’à 58 % quand le degré moyen de myopie est de 16 D [3].
Physiopathologie et diagnostic
L’association d’un staphylome avec vitré attaché va être le primum movens de l’apparition du schisis maculaire du myope fort. En effet on assiste à l’opposition de contraintes du cortex vitré, de la limitante interne d’un côté et de l’association sclère, choroïde et épithélium pigmentaire de l’autre [4]. L’adhérence vitréo-rétinienne est d’ailleurs différente dans la population myope par rapport à la population emmétrope et le décollement du vitré postérieur moins fréquent [5]. On retrouve sur analyses histopathologiques de membranes limitantes internes pelées chez les myopes fort des différences par rapport à une population emmétrope avec épaississement de la limitante interne et présence de composants fibro-glials surnuméraires [6].
Le FSMF se manifeste sur le plan fonctionnel par une baisse d’acuité visuelle de près et de loin. Il peut s’accompagner de métamorphopsies. Souvent, la vision est préservée et pendant plusieurs années, malgré l’aspect anatomique de fovéoschisis marqué. Il faut alors préférer la surveillance à la chirurgie.
Le diagnostic se réalise à l’OCT maculaire, qui montre une rétine épaissie au niveau maculaire avec un clivage entre la rétine externe fine et flexible et la rétine interne rigide et plus épaissie. Au niveau de cette rétine schisique, il existe un espace hyporéflectif reliant la rétine interne et externe par des colonnes tissulaires correspondant à des cellules de Müller (fig. 1).
Shimada et al. a décrit une classification selon la localisation et extension du fovéoschisis (FS). Le stade 0 (S0) correspondant à l’absence de FS, le stade 1 (S1) avec FS extrafovéolaire, le stade 2 (S2)[...]
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