Les nodules cotonneux sont des lésions rétiniennes blanc-grisâtre légèrement surélevées à contours flous et de grand axe perpendiculaire à celui des fibres nerveuses rétiniennes. Ils sont généralement prédominants au pôle postérieur et en péripapillaire. Leur taille excède rarement un tiers du diamètre papillaire. En tomographie par cohérence optique (OCT), on constate une lésion hyper-réflective surélevée dans les couches des cellules ganglionnaires et des fibres nerveuses (fig. 1). Lorsqu’ils sont isolés, les nodules cotonneux sont asymptomatiques à moins que la fovéa ne soit atteinte.

Ces lésions sont bien connues des ophtalmologistes. Mais alors, pourquoi s’intéresser aujourd’hui aux nodules cotonneux ? Tout d’abord, pour tenter d’en comprendre la physiopathologie, pas complètement élucidée. Ensuite, les nodules cotonneux sont un signe d’alerte important concernant la présence d’une ischémie rétinienne, d’étiologies très variées. Il faudra donc savoir les explorer, puisqu’elles peuvent engager le pronostic vital du patient.

Physiopathologie

Selon la théorie la plus répandue, les nodules cotonneux sont présumés secondaires à l’occlusion d’une artériole précapillaire, entraînant un infarctus localisé des fibres nerveuses rétiniennes, à l’origine d’un blocage local du transport axoplasmique (fig. 1) [1]. Cette hypothèse est corroborée par des études expérimentales animales d’occlusions capillaires induites, qui donnent naissance à des nodules cotonneux [2]. Le transport axoplasmique désigne l’ensemble des échanges qui se réalisent entre le corps cellulaire du neurone et la synapse, via les axones : il s’agit d’un transport bidirectionnel. En histologie, les nodules cotonneux se présentent sous la forme de pseudo “corps cellulaires” (cytoid bodies) en cela qu’ils ressemblent à une cellule avec un noyau. Cette image histologique correspond à une augmentation de volume de l’axone qui se gorge d’organelles (principalement de mitochondries) et de lipides [3].

McLeod affirme que les nodules cotonneux ne surviennent pas toujours au site précis de l’occlusion artériolaire et ne doivent pas être seulement[...]

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