Pan Z, Huang Y, Li Z et al. Prevalence, features, and risk factors of macular retinoschisis in a population with high myopia. Am J Ophthalmol, 2024 Oct 8:S0002-9394(24)00472-0.

Le fovéoschisis myopique (rétinoschisis maculaire) est une affection spécifique du myope fort caractérisée par une ou plusieurs cavitations d’allure spongieuse séparant certaines couches de la rétine dans la région maculaire.

Le fovéoschisis myopique (FM) avait été décrit pour la première fois en 1958 mais c’est l’avènement de l’OCT qui a permis de caractériser l’affection en 1999 [1]. Par la suite, les progrès de l’imagerie en OCT ont progressivement facilité son diagnostic en pratique quotidienne.

La pathogénie du FM reste discutée. La plupart des auteurs s’accordent sur le rôle de tractions tangentielles sur la rétine avec de multiples composantes. Certains auteurs ont même proposé de renommer la lésion en “Myopic Traction Maculopathy” [2]. Il semble que le FM résulte d’une interaction complexe de forces biomécaniques associées au staphylome myopique, à des tractions vitréorétiniennes, aux adhérences périvasculaires et la présence de membranes épirétiniennes dans le contexte d’un cortex vitréen anormalement adhérent à la rétine [3, 4]. On peut décrire différents types de FM suivant la localisation du schisis (fig. 1).

Malgré les progrès de l’imagerie, les valeurs de la prévalence du FM chez les myopes fort sont très variables suivant les études. Une étude épidémiologique réalisée à Singapour et publiée en 2021 rapporte une prévalence de 7,3 % dans les yeux de plus de –5 dioptries [5] alors qu’une étude chinoise publiée en 2020 rapporte une prévalence de 38,9 % dans les yeux de plus de –6 dioptries [6].

L’étude publiée en octobre dernier dans l’American Journal of Ophthalmology visait à mieux caractériser les FM et définir leur prévalence. Un total de 213 yeux avec myopie forte (plus de –6 dioptries) provenant de 129 participants (âge : 64,6 ± 9,8 ans) ont été analysés. La prévalence des fovéoschisis était de 27,9 % dans cette population âgée avec myopie pathologique.

Après analyse multivariée, la prévalence du fovéoschisis a été associée à une pression intraoculaire plus élevée, à une épaisseur choroïdienne sous-fovéale plus fine, une zone gamma plus large, la présence d’un glaucome et la présence d’une membrane épirétinienne.

On retiendra que près de 30 % des myopes fort âgés présentent un fovéoschisis myopique. Par ailleurs les auteurs rappellent l’intérêt de la surveillance des FM de la région fovéale, plus susceptibles d’être associés à des baisses d’acuité que les FM de la région périfovéale.

Bibliographie

1. Takano[...]

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