La rougeur oculaire est un motif de consultation ophtalmologique fréquent. Ce signe peut être révélateur de nombreuses étiologies.

Les mécanismes de la rougeur oculaire

La rougeur oculaire est le plus souvent liée à une hyperhémie conjonctivale par vasodilatation des vaisseaux de la conjonctive bulbaire. Une inflammation de l’épisclère, voire de la sclère, cause également une rougeur oculaire, mais l’examen clinique montre que les vaisseaux dilatés sont plus profonds.

Le tonus vasculaire résulte d’un équilibre entre vasodilatation et vasoconstriction [1]. Il est essentiellement régulé via les récepteurs alpha-adrénergiques présents au niveau du muscle lisse, de l’endothélium et des terminaisons nerveuses vasculaires. La stimulation des récepteurs alpha-adrénergiques induit surtout une vasoconstriction, même si l’effet est en fait variable selon le site du récepteur : une stimulation des récepteurs alpha-1 et 2 musculaires induit une vasoconstriction alors qu’elle est vasodilatatrice sur l’endothélium et les neurones présynaptiques. La stimulation des récepteurs bêta-adrénergiques est vasodilatatrice. De plus, les récepteurs alpha-1 sont présents dans les artères et les veines, alors que les alpha-2 sont surtout dans les veines. Cela peut avoir une importance thérapeutique dans le choix d’un agoniste des récepteurs alpha adrénergiques.

Les causes de rougeur oculaire

La vasodilatation est le plus souvent un mécanisme de protection en réaction à une agression. Elle permet l’acheminement des cellules inflammatoires vers les tissus.

L’hyperhémie conjonctivale peut être la conséquence de :
– une (kérato) conjonctivite infectieuse qui est en général aiguë ;
– une inflammation conjonctivale ou cornéenne : allergie, sécheresse, blépharite, irritation par toxique environnemental comme la pollution ;
– une inflammation/infection plus profonde : (épi)sclérite, uvéite, glaucome aigu, inflammation/infection orbitaire ;
– une lésion cornéo-conjonctivale[...]

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