Jeong H, Shaia JK, Markle JC et al. Melatonin and risk of age-related macular degeneration. JAMA Ophthalmol. Published online, June 2024.
La mélatonine est régulièrement utilisée pour faciliter l’endormissement, et une étude publiée en ligne ce mois dans JAMA Ophthalmology, montre que l’usage de la cette hormone pourrait être associé à une réduction du risque de développement et de progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
La mélatonine est surtout connue pour son rôle dans la régulation du rythme nycthéméral [1]. Elle est souvent utilisée pour le traitement des troubles du sommeil. Des études sur modèles animaux et sur l’homme ont suggéré que la mélatonine pourrait aussi avoir un effet antioxydant, anti-inflammatoire, anti-angiogénique et protecteur des mitochondries [2, 3]. Ces propriétés pourraient logiquement contrecarrer des éléments clés de la pathogénie de la DMLA.
Cette étude de cohorte rétrospective réalisée à l’Université de Cleveland a repris les informations de la base de données TriNetX, un réseau national regroupant les dossiers de santé électroniques (DSE) dépersonnalisés de plus de 95 millions de patients, provenant de plus de 60 organismes de soins américains (hôpitaux et centres de soins ambulatoires). Les auteurs ont repris les dossiers de patients âgés de 50 ans ou plus, 60 ans ou plus, et 70 ans ou plus sans antécédents de DMLA (groupe naïf de DMLA) et avec des antécédents de DMLA non exsudative (groupe DMLA non exsudative). En fonction de la présence d’un code de médicaments correspondant à la mélatonine, les patients ont ensuite été classés dans un groupe “mélatonine” ou dans un groupe “témoin”.
Parmi 121 523 patients sans antécédents de DMLA et âgés de 50 ans ou plus, la prise de mélatonine a été associée à une diminution du risque de développer une DMLA. De même, chez 66 253 patients atteints de DMLA non exsudative préexistante, la prise régulière de mélatonine a été associée de manière inverse au risque d’évolution vers une DMLA exsudative. Les résultats ont été similaires pour les sous-groupes de patients âgés de 60 ans ou plus et de 70 ans ou plus.
L’interprétation de ces résultats doit tenir compte de différents facteurs de confusion (mode de vie, accès aux soins de santé.) mais la cohérence des résultats dans différents groupes d’âge est intéressante. En outre la mélatonine est disponible sous forme orale et les cas d’effets indésirables sont exceptionnels [4].
Ces résultats peuvent tout au moins inciter à inclure la mélatonine dans des essais cliniques évaluant prévention primaire ou secondaire de la DMLA.
Bibliographie
- Pévet P. Melatonin. Dialogues[...]
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