Le premier institut français de recherche médicale en myopie a ouvert ses portes : quelles missions ?

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Le 4 mars 2024, l’Institut français de myopie, après des années de planification, d’organisation et de travaux, a ouvert ses portes grâce à un investissement exceptionnel et important de la Fondation Adolphe de Rothschild. Cela fait suite à plusieurs années de communications spécialisées, mais aussi politiques et publiques sur la myopie. Toutefois, il semble toujours important de partager nos objectifs, en particulier avec les ophtalmologistes, pour réunir autant de bonnes volontés que possible.

Mieux comprendre l’“épidémie myopique”

La myopie est une maladie qui affecte déjà aujourd’hui près de 40 % de la population française, soit 26,8 millions de personnes. Nos chiffres semblent d’ailleurs suivre ceux de l’Asie – où la prévalence de la myopie est encore plus grande – avec quinze ans de retard. Cette prévalence ne cesse d’augmenter à l’échelle mondiale. À l’horizon 2050, certaines projections estiment à près de 50 % de la population mondiale celle touchée par la myopie [1].

La myopie commune est souvent jugée sans gravité, bien qu’elle puisse déjà constituer une gêne réelle pour les personnes qui en sont atteintes. Toutefois, même cette myopie semble renforcer les risques de certaines autres maladies. Le plus connu est le décollement de rétine, mais d’autres sont moins étudiés. Par exemple, chaque dioptrie de myopie augmenterait le risque de glaucome de 20 % selon certaines études récentes [2]. Le diagnostic de certaines maladies ou complications est aussi plus difficile que chez les non-myopes. D’ailleurs, cela est parfois confondu avec une moindre prévalence, comme pour la rétinopathie diabétique.

Un patient myope sur dix souffre de myopie moyenne à forte, ce qui pourrait représenter, à court terme, plus de deux millions de personnes en France. Il semble, d’après les chiffres asiatiques, que la proportion de myopes forts parmi les myopes est aussi en hausse avec l’augmentation de la myopie : les spécialistes parlent de 20 %. Or, la prise en charge de ces formes sévères ne se limite pas à un problème de réfraction ; elle nécessite une organisation et des expertises combinées pour prévenir le risque de cécité. En effet, la myopie est à l’origine de nombreuses complications communes (cataracte précoce, glaucome ou neuropathie, déchirures rétiniennes ou, encore, décollement de la rétine), mais aussi des complications[...]

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À propos de l’auteur

Université de Paris ; Hôpitaux Lariboisière, Saint-Louis et Fondation Adolphe de Rothschild, PARIS.