Dépistage des troubles visuels de l’enfant

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À la naissance, le système visuel de l’enfant n’est pas mature, tant sur le plan anatomique que fonctionnel. En effet, les différentes structures anatomiques (orbite, globe oculaire, rétine…) vont se développer tout au long de l’enfance. Cette maturation structurelle s’accompagne d’un développement sensori-moteur progressif [1]. Parmi les principaux paramètres de la fonction visuelle, l’acuité visuelle se présente comme la variable quantitative la plus couramment utilisée. Il est cependant important de préciser que la fonction visuelle regroupe un ensemble de fonctions tout aussi spécifiques telles que la vision des couleurs, la sensibilité aux contrastes, les poursuites et saccades oculaires [1, 2] (tableau I)…

Ce développement est principalement régi par la période critique (correspondant au maximum de plasticité cérébrale) dont le pic est autour des 2 premières années de vie.

Une altération de l’expérience visuelle va avoir des conséquences néfastes sur le développement de la fonction visuelle chez l’enfant, avec un retentissement socio-économique à tout âge. Toutefois, la majorité des entraves à la bonne maturation de la fonction visuelle sont accessibles si elles sont dépistées à temps. Il est donc nécessaire de dépister efficacement et précocement les différentes affections ophtalmologiques au cours de la petite enfance.

Épidémiologie

La prévalence des atteintes ophtalmologiques est d’environ 12 % dans la population juvénile avec une prévalence de plus de 20 % chez les moins de 6 ans [3, 4]. Parmi ces atteintes, les anomalies réfractives sont identifiées comme étant les affections oculaires les plus communes [3, 5, 6]. Dans une récente étude épidémiologique ayant recueilli les données de 48 163 enfants, la prévalence de l’hypermétropie jugée anormale (> 2 D à 6 ans) était de 20 % et celle de la myopie (< –0,50) de 10 % [7]. Le strabisme reste fréquent avec une prévalence comprise entre 1 et 4 % en fonction des études épidémiologiques. Dans une moindre mesure (< 1%), la présence d’une pathologie organique (cataracte congénitale, glaucome congénital…) est également rapportée [3].

La prévalence de l’amblyopie, estimée à près de 4 % en Europe, peut quant à elle être discutée du fait de l’hétérogénéité des politiques de santé[...]

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À propos des auteurs

Service d’ophtalmologie, Hôpital Universitaire Necker-Enfants malades, AP-HP, Paris. Centre Borelli, Université Paris Cité, ENS-Saclay, INSERM, CNRS, SSA, Paris.

Service d’Ophtalmologie de l’Hôpital Universitaire Necker Enfants-Malades, Université Paris V René Descartes, INSERM UMRS 1138 Team 17, Université Sorbonne Paris Cité, PARIS.