La constatation de mouvements oculaires anormaux, tantôt par les parents, tantôt par le médecin, constitue un motif de consultation fréquent en ophtalmologie pédiatrique.

L’examen, qui suit une démarche systématique, vise à caractériser le plus précisément possible le type de nystagmus et les principales causes afin de pouvoir orienter efficacement le bilan clinique et paraclinique. Nous aborderons ici seulement la question des nystagmus, qui ne constituent qu’une entité parmi le groupe plus large des mouvements oculaires anormaux spontanés de l’enfant, au même titre que les intrusions et oscillations saccadiques et les déviations paroxystiques du regard.

Décrire avec précision le nystagmus pour en connaître le type

Il existe une cinquantaine de variétés de nystagmus, décrites par la Classification of Eye Movements Abnormalities and Strabismus, revue en 2001 [1]. Nous ne détaillerons ici que les trois variétés les plus fréquemment rencontrées en pratique ophtalmologique pédiatrique, à savoir le syndrome du nystagmus précoce, le nystagmus de type latent, et le nystagmus purement pendulaire du nourrisson.

La première donnée essentielle à renseigner est l’âge d’apparition du nystagmus, qui peut déjà orienter le clinicien vers son étiologie. Bien que l’on puisse parfois parler de nystagmus “congénitaux”, ce terme semble impropre étant donné qu’il s’écoule, dans le cas des nystagmus désormais dits “à début précoce”, un intervalle de temps libre de tout mouvement oculaire anormal, depuis la naissance jusqu’à environ 1 mois de vie. En effet, ces nystagmus apparaissent typiquement entre 4 et 12 semaines de vie. Cette limite de 3 mois de vie, assez souple en pratique, permet[...]

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