L’OCT-angiographie (OCT-A), introduite en 2000, s’est affirmée comme un outil fondamental dans le domaine clinique et de la recherche. Contrairement aux angiographies classiques, c’est une méthode d’imagerie 3D, rapide et non invasive qui ne nécessite pas le recours à l’injection de produits de contraste. Dépourvue de la diffusion ou de l’imprégnation de colorants qui peuvent masquer les limites et les détails anatomiques des lésions à examiner, l’OCT-A possède une reproductibilité et une répétabilité in vivo satisfaisantes, bien que les problèmes de rapports entre structures visualisées, perfusion et limites du système d’imagerie ne soient pas encore complètement résolus. De plus, comme toute autre méthode d’imagerie, elle peut présenter des artefacts comme l’ombrage des structures perfusées plus superficielles sur les structures profondes, ceux dus à l’algorithme d’acquisition et à l’élaboration des données, ainsi que ceux liés au mouvement. Malgré ces limites, de plus en plus émendées par l’amélioration de la qualité des images, la diminution du temps d’acquisition et l’introduction de méthodes d’interprétation automatique des scans, l’OCT-A a aujourd’hui une place de premier plan dans la prise en charge de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

L’OCT-A n’est pas une véritable imagerie multimodale mais elle fournit à la fois trois modalités d’imagerie différentes et complémentaires : l’angiogramme, l’image structurelle avec signal de décorrélation superposé et l’OCT “en face” dont la spécificité et la sensibilité sont accrues par le recours à une segmentation adaptée sur des images de bonne qualité. En clinique donc, l’ensemble des données de l’OCT-A a en grande partie remplacé les autres imageries invasives et est utilisé dans la détection précoce et le suivi des DMLA néovasculaires mais également dans le diagnostic différentiel entre DMLA néovasculaire et atrophique, ainsi que dans le suivi de la DMLA atrophique.