Bourauel L, Vaisband M, von der Emde L et al. Spectral Analysis of Human Retinal Pigment Epithelium Cells in Healthy and AMD Eyes. Invest Ophthalmol Vis Sci, 2024;65:10.
Les rétinographes actuels utilisent l’autofluorescence (AF) en bleu ou en vert. Ces clichés font partie des “clichés sans préparation” de tout bilan d’imagerie multimodale parce qu’ils apportent des informations sur l’épithélium pigmentaire (EP) à des niveaux très divers.
Sur ces clichés en AF, la perte de cellules de l’EP est repérée sous forme de zones sombres. L’accumulation de bisrétinoïdes dérivés du matériel des segments externes (SE) des photorécepteurs produit une augmentation progressive de l’autofluorescence du fond d’œil. A contrario, l’altération du recyclage du matériel des SE des photorécepteurs est repérée sous forme de dépôts sous-rétiniens auto-fluorescents (DSA) avec accumulation des métabolites de ces SE (fig. 1). La présence de fluides sous-rétiniens pourra aussi moduler la répartition de ces métabolites autofluorescents [1]. Toute une sémiologie repose sur la forme et la répartition de ces variations de l’AF associées à des pathologies [1, 2].
Pourtant, nos rétinographes n’apportent actuellement aucune information sur le spectre d’émission de la fluorescence du fond d’œil. La dégradation des SE des photorécepteurs dans les lysosomes des cellules de l’EP conduit en particulier à l’accumulation intracellulaire de lipofuscine associée à l’autofluorescence “normale” ou physiologique. Cette accumulation commence tôt dans l’enfance et se poursuit à l’âge adulte. Certains auteurs ont montré qu’à un âge avancé et au cours de l’évolution de maladies rétiniennes comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), les cellules de l’EP ont tendance à perdre leurs granules de lipofuscine [3]. Les cellules de l’EP des patients atteints de DMLA sont par ailleurs caractérisées par une hypertrophie et des formes et des tailles plus variables que dans les rétines âgées non affectées.
Il apparaît que chaque cellule de l’EP contient une variété d’organites et de granules avec des propriétés autofluorescentes distinctes utiles en imagerie clinique. La majorité des granules concentrent de la lipofuscine et de la mélano-lipofuscine avec une forte AF après excitation à la lumière bleue (488 nm), mais d’autres composants (fluorophores) interviennent également. Ces autres composants des granules sont probablement aussi des bisrétinoïdes dérivés du cycle visuel mais nombre d’entre eux n’ont pas encore été décrits. Ils possèdent cependant des longueurs d’onde d’excitation et d’émission qui permettent de les caractériser.
Les auteurs de cette étude publiée ce mois-ci dans Invest Ophthalmol[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire