Dépôts autofluorescents sous-rétiniens

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Cohen SY, Chowers I, Nghiem-Buffet S et al. Subretinal autofluorescent deposits: A review and proposal for clinical classification. Surv Ophthalmol, 2023;68:1050-1070.

Des dépôts sous-rétiniens autofluorescents (DSA) peuvent être observés au pôle postérieur chez des patients présentant des pathologies très diverses. Cet article publié par l’équipe du Pr. SY Cohen discute d’abord de la pathogénie des DSA dans ces différentes pathologies. Surtout une classification des DSA en fonction de leur présentation clinique vise à faciliter le diagnostic de ces affections.

Les auteurs rappellent que l’épithélium pigmentaire (EP) digère et recycle le matériel des extrémités des segments externes (SE) des photorécepteurs. Dans des conditions physiologiques, certains sous-produits du cycle visuel, correspondant à la lipofuscine, échappent à ce processus et s’accumulent peu à peu dans les lysosomes des cellules de l’EP [1]. Après la 7e décade, une grande partie du cytoplasme de ces cellules est occupée par des granules de lipofuscine et de mélano-lipofuscine. Lors d’une excitation en lumière bleue, la lipofuscine présente une autofluorescence caractéristique avec un pic en lumière verte exploité par les rétinographes [2]. Le matériel des segments externes des photorécepteurs est faiblement autofluorescent mais l’autofluorescence en lumière bleue “normale” du fond d’œil d’un adulte est surtout liée à la présence de lipofuscine (le principal fluorophore). Les précurseurs autofluorescents de la lipofuscine (A2E et certains de ses métabolites) contribuent également à cette autofluorescence normale chez les adultes. Cette autofluorescence en bleu est peu intense et nécessite l’utilisation d’appareils sensibles utilisant le plus souvent un système de moyennage des images.

Dans des conditions pathologiques, tous les phénomènes qui perturbent le mécanisme de recyclage et de digestion du matériel des SE des photorécepteurs entraînent l’accumulation de matériel autofluorescent sous la neurorétine avec donc la production d’une autofluorescence “anormale” du fond d’œil qui n’est pas liée à la lipofuscine.

En 2008, Spaide avait proposé une classification des lésions autofluorescentes du fond d’œil en fonction de mécanismes associés à l’accumulation de fluides sous-rétiniens par excès de fluides ou défaut de résorption [3]. En effet, le matériel des SE des photorécepteurs s’accumule dans l’espace sous-rétinien et sa répartition peut être influencée par les fluides. Une coulée gravitationnelle traduit la perturbation du recyclage du matériel des SE des photorécepteurs mais aussi la sédimentation progressive du matériel dans un décollement séreux rétinien (DSR) chronique. Dans l’article publié ce mois-ci, les auteurs distinguent cinq mécanismes physiopathologiques[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.