L’oubliée de la DMLA : la fibrose !

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D’incidence croissante à l’échelle mondiale, avec une prévalence estimée à 288 millions de personnes d’ici 2040, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est devenue l’une des principales causes de cécité et d’altération de la vision dans le monde. Dans la DMLA dite néovasculaire, un lacis de vaisseaux sanguins aberrants, nouvellement formé à partir de la circulation choroïdienne ou rétinienne, se développe dans la région maculaire sous la stimulation du facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF).

Depuis leur commercialisation, les anti-VEGF ont vu leur efficacité démontrée au cours de grands essais cliniques randomisés pour la prise en charge des néovascularisations oculaires. Ils se sont donc logiquement imposés comme le traitement de référence des néovascularisations maculaires (NVM) associées à la DMLA.

Malheureusement, aucune de ces molécules ne peut inverser le processus d’angiogenèse. Malgré une prise en charge optimale, la transformation d’une membrane néovasculaire en cicatrice fibreuse peut se produire en l’espace de quelques mois à quelques années [1]. L’apparition de fibrose rétinienne marque alors un tournant évolutif majeur dans le cours de la maladie puisqu’elle entraîne inévitablement une perte des photorécepteurs, synonyme de mauvais pronostic visuel [2].

Sémiologie

À ce jour, il n’existe encore aucun consensus dans la littérature pour définir la fibrose rétinienne. Son diagnostic s’appuie sur l’imagerie multimodale regroupant rétinographies couleur du fond d’œil, angiographie, OCT, OCT-angiographie (OCTA) et OCT en lumière polarisée (PS-OCT). Sur les clichés couleur, la fibrose rétinienne apparaît comme un monticule de tissu blanchâtre ou jaunâtre, bien défini et d’apparence solide. À l’OCT, elle donne l’image d’un matériel hyperréflectif, aux bords bien limités, situé dans l’espace sous-rétinien ou sous-épithélial. En angiographie à la fluorescéine, la fibrose rétinienne se caractérise par une hyperfluorescence, due à l’imprégnation progressive de la lésion au cours de la séquence, et par un effet masque bloquant la fluorescence choroïdienne sous-jacente [3]. Une diffusion de colorant au cours de la séquence signe la persistance d’une activité néovasculaire au sein de la cicatrice fibreuse. En angiographie à l’ICG ou en OCTA, on retrouve de manière incertaine[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, Hôpital de la Croix-Rousse, LYON.