On assiste actuellement à une épidémie mondiale de diabète avec plus d’un demi-milliard d’individus atteints de cette pathologie chronique. La France compte environ 4,5 millions de diabétiques [1]. La prévalence de la rétinopathie augmente avec la durée d’évolution du diabète. Il s’agit de la première cause de malvoyance dans la population active.

L’imagerie rétinienne moderne a bénéficié d’un essor récent dû aux développements en parallèle de plusieurs technologies complémentaires comprenant l’imagerie ultra-grand champ, l’OCT-angiographie (OCT-A) ainsi que l’imagerie peropératoire OCT et 3D. Toutes ces avancées retrouvent des applications particulièrement pertinentes chez les patients diabétiques.

Nous passerons successivement en revue l’intérêt dans la prise en charge de nos patients diabétiques des images haute définition 4K grand champ en clichés couleur, autofluorescents, et bleus, puis l’angiographie grand champ (fluorescéinique), et enfin l’OCT-angiographie, du pôle postérieur et de la périphérie. Nous conclurons avec une réflexion sur l’intérêt de l’utilisation des systèmes de visualisation opératoires 3D dans la dissection des proliférations fibrovasculaires diabétiques ainsi que l’évaluation maculaire in situ avec l’OCT.

Images grand champ sans injection

L’imagerie grand champ s’est progressivement répandue depuis la dernière décennie pour devenir le standard en matière d’exploration des pathologies vasculaires rétiniennes pouvant toucher la périphérie rétinienne. Plusieurs appareils sont disponibles, chacun avec ses spécificités et capacités. Un bref rappel de la nomenclature s’avère utile :
– le pôle postérieur est la zone qui s’étend à 50° ;
– la moyenne périphérie, de 60° à 100° environ, appelée “grand champ” (ou GC), va jusqu’au bord postérieur des ampoules vortiqueuses ;
– la périphérie lointaine, de 110° à 220° environ, appelée “ultra-grand champ” (ou UGC), va au-delà des ampoules vortiqueuses et[...]

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