Photobiomodulation : quelques résultats prometteurs mais beaucoup d’incertitudes

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Fantaguzzi F, Tombolini B, Servillo A et al. Shedding Light on Photobiomodulation Therapy for Age-Related Macular Degeneration: A Narrative Review. Ophthalmol Ther, 2023 Sep 28.

La photobiomodulation (PBM) repose sur l’hypothèse physiopathologique selon laquelle la lumière, en particulier rouge ou proche de l’infrarouge, pourrait avoir une action sur la cytochrome oxydase des mitochondries et moduler la synthèse de l’adénosine-triphosphate (ATP) [1, 2] (fig. 1).

Plusieurs études chez l’animal suggèrent qu’une irradiation avec de la lumière rouge pourrait améliorer la récupération après une lésion rétinienne ou après une maladie oculaire dans laquelle les mitochondries peuvent jouer un rôle. Selon certains auteurs, la PBM ralentirait la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) en inhibant le système du complément, en diminuant les dommages oxydatifs et inflammatoires et en améliorant la fonction mitochondriale [3, 4]. Des études précliniques et cliniques ont montré des résultats prometteurs de la PBM pour le traitement de la DMLA [3, 4]. Un marquage CE a été accordé en 2018 pour le dispositif médical de LumiThera [5]. En outre la société a annoncé en septembre dernier qu’elle bénéficiait d’une bourse du National Institute of Health (NIH) (jusqu’à 2,3 millions de dollars sur une période de deux ans) lui permettant de prolonger l’essai clinique LIGHTSITE III en cours (LIGHTSITE IIIb) [6].

Pourtant, les auteurs de cet article de revue montrent que les études évaluant l’efficacité de la photobiomodulation ont de nombreuses limites. Tout d’abord, la PBM a été réalisée à l’aide de techniques différentes utilisant des rayonnements avec des longueurs d’onde et des temps d’exposition souvent différents. L’intervalle de temps entre les différentes séances de traitement et le nombre de séances variaient d’une étude à l’autre. Dans leur discussion, les auteurs soulignent qu’en raison de ces disparités, les résultats de chaque étude ne peuvent pas être extrapolés à la PBM en général, mais seulement au type de traitement spécifique utilisé. Ensuite, toutes les études ne comportaient pas de classification précise du stade ni du type de DMLA des patients inclus, rendant impossible la détermination des phénotypes de DMLA pouvant éventuellement bénéficier de cette possibilité thérapeutique. Troisièmement, le niveau de preuves proposé n’était pas le même pour toutes les études. Celles-ci n’étaient pas toutes réalisées dans les conditions d’un essai clinique. Enfin, bien que toutes les études aient examiné pratiquement les mêmes paramètres fonctionnels et structurels, leurs résultats variaient en raison de conditions de base différentes.

Certains auteurs montrent des résorptions du volume[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.