Imagerie des naevi choroïdiens en rétromode

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Azzolini C, Di Nicola M, Pozzo Giuffrida F et al. Retromode Scanning Laser Ophthalmoscopy for Choroidal Nevi: A Preliminary Study. Life, 2023;13(6).

Les scanning laser ophthalmoscopes (SLO) ont été développés il y a une quarantaine d’années, pour produire des images des plans choriorétiniens à haut contraste, avec une résolution importante qui compensait à l’époque la petite taille du champ étudié [1]. L’acquisition des images à travers un trou sténopéique permet le fonctionnement en mode confocal direct utilisé sur la majorité des appareils commercialisés. Le décalage du trou sténopéique à droite (DR) ou à gauche (DL) ou l’utilisation d’une ouverture annulaire (RA) permet un fonctionnement en mode indirect (fig. 1) aujourd’hui disponible uniquement sur l’appareil Mirante, commercialisé par Nidek [2].

Une équipe basée à Milan a récemment montré l’intérêt de cette technique pour l’imagerie des naevi. Sur une série de 41 naevi, les auteurs observaient un aspect sombre “hypo-rétroréflectif” correspondant aux naevi détectés dans 100 % des cas alors que ces naevi étaient repérés dans 68 % des cas sur le cliché couleur et dans 90,2 % sur le cliché infrarouge. Les auteurs montrent l’intérêt des clichés en rétromode pour visualiser les bords des naevi. Dans cette série, le rétromode apparaît donc particulièrement sensible pour identifier et préciser la taille des naevi.

En OCT comme sur les clichés sans préparation, des drusen et des migrations pigmentaires sont régulièrement observés en regard des naevi. Par ailleurs, le rétromode s’est révélé un excellent outil pour détecter les petits drusen [3, 4]. L’équipe de Milan montre cependant que l’OCT semble plus performante que le rétromode pour détecter les drusen associés aux naevi, peut-être en raison d’interférences du rayonnement infrarouge avec la mélanine des naevi. En mode RA, les auteurs observaient souvent un aspect moucheté. En comparant les images d’OCT avec celles du rétromode, cet aspect s’avère correspondre aux drusen, aux pseudodrusen et aux altérations pigmentaires en regard du naevus. L’aspect des naevi en rétromode semble être lié à une absorption de la lumière infrarouge par les cellules pigmentées et les mélanocytes. La mélanine absorbe une partie importante de la lumière visible tandis que la lumière infrarouge est moins absorbée, ce qui favorise les phénomènes de réflexion [5]. La lumière rétrodiffusée par la sclère est donc en partie absorbée par les naevi. Pourtant, les auteurs montrent dans leur étude que l’aspect des naevi en rétromode n’était pas lié au degré de pigmentation sur les images couleur ni au degré de réflectivité sur l’IR.

L’échantillon est faible mais il s’agit de la première étude montrant[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.