Les inhibiteurs des MEK (MEK-i : binimetinib, cobimetinib, trametinib et pimasertib) sont de petites molécules récemment utilisées dans le traitement des cancers métastatiques et dans le traitement du mélanome avancé, en association avec les inhibiteurs de BRAF. Ils sont donnés par voie orale et bien tolérés sur un plan général [1].
Les MEK-i sont des thérapies ciblées intervenant dans la voie de la protéine kinase et plus particulièrement la voie MAPK (mitogen-activated protein kinase)/MEK (mitogen-activated extracellular signal-regulated kinase). Ils ont une toxicité aiguë sur l’épithélium pigmentaire (EP) et entraînent une hyperperméabilité de l’EP et une rupture de la barrière hématorétinienne [2, 3].
Effets secondaires ophtalmologiques
L’effet secondaire ophtalmologique le plus fréquent est la survenue d’un décollement séreux rétinien (DSR) rétrofovéolaire et/ou de décollements séreux rétiniens multifocaux et bilatéraux au pôle postérieur et le long des arcades vasculaires. Ces DSR apparaissent le plus souvent la première semaine de traitement et parfois même dès la première prise (fig. 1 et 2). Les patients sont le plus souvent asymptomatiques ou se plaignent d’un discret fou visuel. L’incidence de survenue d’un décollement séreux rétinien est de 90 à 100 % d’après les dernières études [4]. Certains auteurs parlent d’effet de classe.
Ces DSR ont des formes variables : en dôme, en chenille, de forme ondulée ou plan (fig. 3). En OCT, il existe une visualisation anormale de la zone d’interdigitation, avec les trois couches profondes (zone ellipsoïde, zone d’interdigitation et épithélium pigmentaire) bien individualisables (fig. 4). Il n’y a pas de décollement de l’épithélium pigmentaire ni de pachychoroïde. En angiographie, il n’y a pas de point de fuite. Ces DSR sont dose-dépendants et sont fluctuants selon le cycle de chimiothérapie.
Les effets secondaires liés aux MEK-i ont été regroupés sous le terme de MEKAR (MEK associated retinopathy). Il existe quatre stades de rétinopathie selon la gravité. L’arrêt du traitement n’est pas recommandé, sauf dans les cas sévères après discussion avec l’oncologue, car ces DSR sont spontanément résolutifs en quelques jours ou quelques semaines dans la quasi-totalité des cas. Une surveillance rapprochée est nécessaire.
D’autres effets secondaires plus rares ont été décrits :[...]
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