Nouvelle prise en charge chirurgicale du kératocône : implantation d’anneaux cornéens allogéniques (CAIRS)

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Dans le kératocône, le module d’élasticité cornéenne et la résistance à la déformation sont réduits. Il en résulte une protrusion cornéenne, un astigmatisme irrégulier et une aberration optique secondaire. Ainsi, la restauration visuelle dans les kératocônes avancés nécessite souvent une intervention chirurgicale. La kératoplastie transfixiante, longtemps considérée comme traitement de référence, est de nos jours remplacée par la kératoplastie lamellaire antérieure profonde (KLAP) [1].

Cependant, ces chirurgies sont associées à une iatrogénie et à un risque de complications per- et postopératoires non négligeable [2]. Pour cela, les alternatives chirurgicales moins invasives ont été introduites, en particulier les segments d’anneaux cornéens intra­stromaux (ICRS). Il s’agit de segments synthétiques placés dans le stroma cornéen en moyenne périphérie à environ 2/3 de la profondeur pour remodeler la surface cornéenne antérieure en séparant localement les fibres de collagène stromales et en raccourcissant la longueur de l’arc central. Ainsi, le centre cornéen est aplati et la zone périphérique adjacente à l’insertion de l’anneau est déplacée vers l’avant.

L’effet des ICRS est proportionnel à l’épaisseur de l’implant et inversement proportionnel à son diamètre : plus l’anneau intracornéen est épais et petit, plus le résultat réfractif est élevé. Cependant, les ICRS ont un taux de complications allant jusqu’à 35 % : haze, dépôts intracanalaires, néovascularisation, douleurs chroniques, voire extrusion, migration et kératite infectieuse [3].

Pour pallier les complications liées à la présence de tissus synthétiques, Susan Jacobs a décrit une technique opératoire visant à concevoir des segments d’anneaux intrastromaux cornéens allogéniques dénommés CAIRS (Corneal Allogenic Intrastromal Rings Segments) [4, 5].

Technique chirurgicale

L’intervention se déroule dans des conditions stériles, sous anesthésie topique au chlorhydrate d’oxybuprocaïne 1,6 mg/0,4 mL.

1. Préparation du greffon

Le greffon donneur est débridé de son épithélium et de son endothélium à l’aide d’éponges chirurgicales (Weck-Cel, Beaver-Visitec International) et doublement trépané de façon à créer[...]

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À propos des auteurs

Service d’Ophtalmologie, Hôtel-Dieu, PARIS 

Hôpital Fondation Rothschild, PARIS.

Hôpital Fondation Rothschild, Centre Médical Argentine, PARIS.