Reiter GS, Bogunovic H, Schlanitz F et al. Point-to-point associations of drusen and hyperreflective foci volumes with retinal sensitivity in non-exudative age-related macular degeneration. Eye (Lond), 2023. [Epub ahead of print]
Devant un patient qui présente de simples drusen séreux, le discours habituel de l’ophtalmologiste se veut rassurant. On explique régulièrement que les drusen traduisent un défaut d’élimination du matériel des photorécepteurs qui s’accumule sous l’épithélium pigmentaire (EP), d’ailleurs à relative distance des photorécepteurs, ce qui explique l’absence de conséquence sur l’acuité visuelle. Pourtant, il n’est pas rare qu’à ce moment le patient signale quelques difficultés en vision mésopique, le “besoin de davantage de lumière pour lire” [1, 2].
On relie habituellement ces difficultés fonctionnelles à la perte de bâtonnets périfovéaux aux stades précoces de la maladie [3-5] mais le retentissement fonctionnel des drusen reste relativement controversé dans les études. L’article publié dans Eye en mai dernier analyse l’impact des drusen et des foyers hyperréflectifs intrarétiniens (HRF) sur la sensibilité rétinienne mésopique aux stades précoces de la DMLA.
Dans le cadre d’un suivi régulier tous les 3 mois, la sensibilité rétinienne de patients atteints de DMLA précoce ou intermédiaire a été mesurée par micropérimétrie (Nidek MP-3, Gamagori, Japon). Des images OCT ont également été réalisées (Spectralis SD-OCT). Les photographies du fond d’œil obtenues par le MP-3 ont permis de cartographier les emplacements des stimuli sur les scans d’OCT correspondants (fig. 1). Le volume et l’épaisseur moyenne des drusen ainsi que la présence de HRF dans un cercle de 240 µm centré sur chaque point de stimulation ont été caractérisés à l’aide d’algorithmes de segmentation d’image automatisés basés sur l’intelligence artificielle (IA).
L’étude analysait 8 055 stimuli individuels provenant de 179 visites de 51 yeux de 35 patients consécutifs (âge moyen 77 ans). Une association négative entre la sensibilité rétinienne et le volume de drusen sous-jacent (p < 0,001, estimation –0,991 db/µm3) et le volume de HRF (p = 0,002, estimation –5,230 db/µm3) a été observée. Les auteurs montrent ainsi une corrélation directe entre le volume des drusen et la diminution de sensibilité des photorécepteurs sus-jacents dans les conditions mésopiques. Pour les HRF également, une corrélation faible mais significative a été montrée.
Les discussions sur les aspects fonctionnels associés aux drusen sont relativement disparates avec une discordance entre les différentes études. L’évolution naturelle des drusen avec habituellement une croissance progressive[...]
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