Les antipaludéens de synthèse (APS) sont représentés par deux molécules : l’hydroxychloroquine (Plaquenil) et le phosphate de chloroquine (Nivaquine). Le Plaquenil est prescrit dans le traitement au long cours de maladies auto-immunes (telles que le lupus, les connectivites, la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Gougerot-Sjögren) et/ou dermatologiques (lucite). La Nivaquine est utilisée dans le traitement préventif et curatif du paludisme.
Ces deux molécules sont très utilisées car efficaces, relativement bien tolérées et peu onéreuses. Cependant, elles peuvent avoir des conséquences rétiniennes sévères et définitives justifiant un suivi régulier. Ces atteintes sont souvent asymptomatiques, d’où un véritable enjeu de dépistage.
La principale toxicité des APS est la maculopathie. Les facteurs de risque de cette toxicité rétinienne sont : la dose quotidienne et la durée du traitement (risque de maculopathie très faible avant 5 ans de traitement si on respecte la dose recommandée de moins de 5 mg/kg de poids réel/jour), les néphropathies, un traitement par tamoxifène, une maculopathie préexistante et l’obésité [1, 2].
En physiopathologie, il s’agit classiquement d’une atteinte de la rétine externe avec une atteinte des photorécepteurs et des cellules de l’épithélium pigmentaire puis une mort cellulaire irréversible [3]. L’atteinte est bilatérale, elle peut être sévère et définitive. Elle est rare, voire exceptionnelle, avant 5 ans de traitement et est estimée à 1 % après 5 ans. En l’absence d’un arrêt précoce du traitement, la maculopathie évolue vers une atteinte globale de type pseudo-rétinite pigmentaire.
Les principaux examens à réaliser sont l’OCT-SD et le champ visuel automatisé central qui peuvent être complétés par un ERG multifocal, des clichés en autofluorescence et des rétinophotos.
Il existe trois stades de cette maculopathie sans qu’’il y ait de classification officielle : le stade initial ou préclinique, la maculopathie en œil de bœuf et l’évolution après l’arrêt du traitement.
Le stade préclinique est asymptomatique. Le champ visuel central et les clichés en autofluorescence sont normaux. L’OCT-SD retrouve un pincement de la zone d’interdigitation en inférieur de la fovéa (fig. 1). Cela souligne l’importance des coupes OCT verticales dans le suivi.
La maculopathie en œil de bœuf correspond au stade clinique et symptomatique (fig. 2). Il s’agit d’un stade irréversible. Les symptômes sont variables : scotomes paracentraux, flou visuel, troubles de la vision des couleurs. L’autofluorescence est caractéristique et retrouve cette atrophie annulaire ou aspect en œil de bœuf [4]. L’OCT-SD objective cette atrophie périfovéolaire (fig. 3). Le champ visuel[...]
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