Le premier cas de métastase choroïdienne a été décrit par Perls en 1872 [1]. Dans une série autopsique, des métastases choroïdiennes ont été retrouvées chez 8 % des patients décédés d’un cancer solide [2]. Elles ont tendance à apparaître tardivement au cours de l’évolution métastatique, surviennent donc au stade de maladie disséminée et sont associées à un mauvais pronostic [2]. La choroïde est la structure oculaire la plus fréquemment atteinte par la maladie métastatique, probablement par dissémination hématogène, compte tenu de l’importante vascularisation choroïdienne. La structure microvasculaire de la choroïde entraîne une séquestration des emboles tumoraux et offre un environnement propice à la prolifération cellulaire.

Nous passerons en revue la présentation clinique des métastases choroïdiennes, les cancers primaires le plus souvent responsables de ces lésions, leur imagerie et les options thérapeutiques disponibles à ce jour.

Présentation clinique

Les métastases sont généralement situées autour du pôle postérieur ou dans la région postéquatoriale et sont fréquemment accompagnées d’un décollement séreux rétinien responsable d’une baisse visuelle, voire d’un décollement de rétine exsudatif, localisé en inférieur en position assise (fig. 1). Les métastases choroïdiennes peuvent être uni- ou bilatérales, ce qui les distingue des autres tumeurs du fond d’œil, notamment les mélanomes qui sont presque toujours unilatéraux. Parmi les manifestations moins fréquentes, les patients décrivent des myodésopsies et des douleurs [3]. Ce dernier signe étant rarement rencontré dans le mélanome uvéal, il permet d’orienter le diagnostic devant une tumeur achrome du fond d’œil. Enfin, les patients peuvent également ne présenter aucun symptôme, les lésions étant alors découvertes de manière fortuite.

Dans une grande série de 520 yeux présentant des métastases choroïdiennes décrite par Shields et al., les métastases choroïdiennes apparaissent généralement[...]

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