Quelques rappels

Les uvéites sont définies par l’inflammation de l’iris, des corps ciliaires, du vitré et de la choroïde. Leur incidence et leur prévalence varient respectivement entre 10,5 et 52 pour 100 000 et entre 38 et 284 pour 100 000 [1-3]. Le diagnostic positif d’une uvéite est uniquement ophtalmologique. Outre l’acuité visuelle et l’examen anatomique (lampe à fente et fond d’œil), la caractérisation de l’uvéite requiert, notamment en cas d’atteinte du segment postérieur (vitré et choroïde), la réalisation d’angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine ainsi qu’un examen par tomographie en cohérence optique (OCT). L’œdème maculaire, l’hypertonie oculaire et la vascularite rétinienne occlusive conditionnent la gravité des uvéites qui sont à l’origine de 5 % des cécités légales [4, 5].

Une étiologie est identifiée dans 14 à 77 % des cas selon les principales séries européennes récemment rapportées dans la littérature [6]. Environ 80 causes sont décrites, classées en 5 groupes d’importance inégale (tableau I). L’épidémiologie causale varie selon des facteurs génétiques (ex. : HLA-B27), environnementaux (ex. : tuberculose), le mode de recrutement des patients, les critères de définition des maladies utilisés (ex. : sarcoïdose) et des moyens d’investigation (ex. : imagerie nucléaire) [6]. En France, 5 causes rendent compte d’environ 70 % des étiologies vues en centre tertiaire : il s’agit de la sarcoïdose, des spondylarthrites, des uvéites associées au groupage HLA-B27, de la tuberculose oculaire et des uvéites associées au virus du groupe Herpes [7].

La démarche diagnostique doit prendre en compte les caractéristiques anatomocliniques de l’uvéite et les données extra-ophtalmologiques [8].

La prise en charge des uvéites, et de façon plus large des atteintes ophtalmologiques associées aux maladies de systèmes, repose en France, contrairement à la plupart des pays occidentaux, sur une collaboration entre ophtalmologiste et interniste. Cette interaction porte sur les aspects diagnostiques et thérapeutiques, qui ne seront pas développés ici. Les rhumatologues interviennent également pour les rhumatismes inflammatoires[...]

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