L’endophtalmie représente l’une des complications les plus redoutées des chirurgies intra­oculaires. Bien que rare, sa survenue met en péril le pronostic visuel et l’intégrité anatomique du globe oculaire, avec une acuité visuelle finale inférieure à 20/100 chez plus de 30 % des patients malgré un diagnostic précoce et un traitement adapté (fig. 1) [1, 2].

Largement étudiée dans la chirurgie de la cataracte, l’endophtalmie est également un risque à prendre en compte au cours des chirurgies rétinovitréennes, avec une incidence estimée dans la littérature comprise entre 0,05 et 0,15 % [3-5].

Avec l’évolution des techniques, le volume global de chirurgies rétino­vitréennes ne cesse d’augmenter, passant de 46 881 en 2009 à 64 700 en 2017 en France. Contrairement aux endophtalmies après la chirurgie de la cataracte dont l’incidence est en diminution, celles liées aux chirurgies rétino­vitréennes restent stables.

D’après une étude récente s’intéressant aux chirurgies intraoculaires en France entre 2009 et 2018, le nombre d’endophtalmies associées aux chirurgies rétinovitréennes représente 9,28 % des endophtalmies toutes chirurgies intra­oculaires confondues, soit une proportion non négligeable par rapport au nombre de chirurgies rétinovitréennes pratiquées chaque année (fig. 2) [4].

Ce que l’on sait : antibioprophylaxie et chirurgie de la cataracte

C’est dans la chirurgie de la cataracte que la question de la prophylaxie a été la plus étudiée. On peut s’appuyer sur de larges études prospectives, notamment celle de l’European Society of Cataract and Refractive Surgeons (ESCRS) menée sur plus de 16 600 patients dans 9 pays différents. Cet essai clinique randomisé a permis de montrer l’efficacité de l’injection intracamérulaire de 1 mg de céfuroxime diluée dans 0,1 mL de solution salée en fin d’intervention, qui diminuait par 5 le risque d’endophtalmie [6]. L’efficacité de cette antibioprophylaxie a été confirmée en vraie vie[...]

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