Capacité de perception-action dans le glaucome

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Le glaucome n’est aujourd’hui plus considéré comme une pathologie uniquement oculaire. De nombreux travaux en neuro-ophtalmologie ont en effet précisé l’aspect neurodégénératif de cette maladie [1-4]. La perte des cellules ganglionnaires de la rétine est significativement supérieure à celle observée dans le vieillissement dit normal et provoque un dysfonctionnement neuronal de la voie visuelle avec des altérations de la substance blanche observées en DTI (diffusion tension imaging) au-delà même du système visuel [5].

Les zones impliquées dans la reconnaissance de visage, de mouvements et d’informations spatiales sont plus particulièrement affectées dans le glaucome. En deçà des modifications anatomiques et fonctionnelles cérébrales, l’atteinte de la vision périphérique vient ici augmenter les difficultés rencontrées par les patients dans leur vie quotidienne [6]. En effet, les informations visuelles disponibles en vision périphérique sont primordiales lors de l’exploration de notre environnement et permettent de s’adapter de façon dynamique aux changements.

En cas d’action motrice pour saisir un objet, le système visuel fournit des informations critiques sur l’emplacement, la taille et la forme de l’objet. Ces informations visuelles sont utilisées pour planifier le mouvement nécessaire et réaliser une action. L’activation de la commande motrice entraîne une accélération de la main vers l’objet (la phase “d’atteignabilité”). À l’approche de l’objet, la main décélère et l’ouverture de la pince (écartement pouce-index) est adaptée à la taille de l’objet (phase de “saisie”). Pendant cette phase, la vision fournit des informations correctives pour améliorer la saisie de l’objet [7, 8]. En réalisant une simulation de perte de la vision périphérique, des chercheurs ont observé chez des participants “sains” une durée totale du mouvement plus longue, une vitesse maximale plus lente et une ouverture plus importante de la pince lors de la préhension manuelle de l’objet [9].

Comme l’ont également montré des études en pathologie, la présence d’un déficit visuel peut perturber les performances de l’action dans la motricité volontaire de patients atteints de glaucome [10] et de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) [11, 12]. Plus précisément, Kotecha et al. [10] ont montré que les patients glaucomateux rencontraient[...]

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À propos des auteurs

Université de Lille, CHU de Lille, Inserm UMR-S 1172 — Lille Neuroscience & Cognition, LILLE.

Université Côte d’Azur, LAPCOS, EA 7278, NICE.

Univ. Lille, Inserm, CHU Lille, U1172 — LilNCog — Lille Neurosciences & Cognition, LILLE.

Service d’Ophtalmologie, Hôpital Huriez, CHRU de Lille.

Université de Lille, CHU de Lille, Inserm UMR-S 1172 — Lille Neuroscience & Cognition, LILLE.