Complications maculaires des dysversions papillaires

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Cohen SY, Vignal-Clermont C, Trinh L et al. Tilted disc syndrome (TDS): New hypotheses for posterior segment complications and their implications in other retinal diseases. Prog Retin Eye Res, 2021:101020.

Le syndrome de dysversion papillaire (SDP) est considéré comme une anomalie congénitale liée à un retard de fermeture de la fente embryonnaire. Il se caractérise par une orientation oblique de l’axe de la papille associée à d’autres anomalies du pôle postérieur telles que le conus myopique, le situs inversus et le staphylome inférieur (fig. 1).

Les auteurs de cette revue font le point sur la pathogénie du SDP et ses conséquences cliniques. Les progrès récents de l’imagerie, avec l’imagerie par résonance magnétique (IRM), les techniques d’imagerie grand champ de la rétine et les possibilités de représentation 2D ou 3D en OCT, apportent en effet des informations nouvelles sur le SDP et ses complications.

À partir d’une série d’observations cliniques, les auteurs discutent des hypothèses expliquant l’apparition de complications telles qu’une néovascularisation choroïdienne, une vasculopathie polypoïdale choroïdienne, un décollement séreux au bord du staphylome, un fovéoschisis du myope et des plis choriorétiniens. Ces hypothèses non exclusives font intervenir :
– des altérations tissulaires au niveau des changements de courbure aux bords du staphylome ;
– des effets de traction ;
– un déséquilibre “contenant-contenu” ;
– des altérations du couple choroïde-épithélium pigmentaire (EP).

On notera par ailleurs que ces SDP sont liés à des astigmatismes en raison de modifications associées du segment antérieur. Des auteurs ont suggéré que les facteurs morphogénétiques responsables de la formation de la papille pourraient aussi influencer la formation de la cornée. De même, les astigmatismes du myope fort sont régulièrement associés à ces syndromes de dysversion [1].

Il n’existe actuellement pas de consensus sur la définition du syndrome de dysversion papillaire. Une définition purement descriptive inclurait uniquement l’inclinaison verticale de la papille et l’orientation oblique ou horizontale de l’axe de la papille. L’inclinaison de la papille a d’abord été observée en photographie du fond d’œil en 2D et en couleurs, puis cliniquement en ophtalmoscopie indirecte binoculaire ou stéréophotographie, permettant une perception en 3D sans quantification objective. L’utilisation de rétinophotographies en couleurs et en infrarouge en combinaison avec l’OCT en mode EDI-OCT a plus récemment permis de spécifier et de quantifier ces aspects.

Les dysversions papillaires peuvent toutefois être classées en deux groupes en fonction de leur étiologie présumée : la dys­version congénitale,[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.