Les uvéites sont responsables de 5 % des cécités légales. On dénombre environ 60 causes d’uvéites classées en 5 groupes (infectieuses, inflammatoires, pseudo-uvéites, entités ophtalmologiques pures, secondaires aux traitements). En France, dans une étude portant sur les uvéites de forme sévère, les principales étiologies d’uvéites antérieures sont les infections à herpes simplex virus (HSV) ou à varicella-zoster virus (VZV) (31,1 %) et les uvéites rhumatismales (17,4 %). Les uvéites intermédiaires sont principalement idiopathiques (75,5 %) ou liées à la sclérose en plaques (10,8 %). Enfin, les uvéites postérieures sont majoritairement liées à la toxoplasmose (39 %) et à la rétinochoroïdopathie de type Birdshot (20,5 %) [1].

La prise en charge des uvéites en cabinet peut paraître difficile car elle nécessite des explorations extra-­ophtalmologiques, un traitement parfois d’épreuve en l’absence de diagnostic formel et une surveillance rapprochée. Nous présentons par arguments de fréquence les principales étiologies d’uvéites que l’on peut rencontrer en cabinet de ville et proposons une démarche diagnostique et thérapeutique accessible à la pratique.

Uvéites antérieures

1. Uvéites associées au HLA-B27

Les uvéites B27 sont les plus fréquentes. L’antigène HLA-B27 est retrouvé chez 6 à 8 % de la population caucasienne et chez 80 à 95 % des patients atteints de spondylarthrite ankylosante (SPA) en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord [2]. L’uvéite antérieure permet souvent de faire le diagnostic de la pathologie rhumatismale car les douleurs rhumatologiques auront souvent été négligées jusqu’alors par le patient. Elle survient en moyenne 8 ans après les premières douleurs rhumatismales.

>>> Diagnostic

La[...]

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