La demande d’équipement en lentilles chez les presbytes est de plus en plus croissante et les motivations sont variées : pratique, esthétique, sportive. Mais paradoxalement, il y a peu de porteurs : près de 80 % abandonnent leurs lentilles après 50 ans [1]. Outre le challenge du résultat visuel, le confort ne doit pas être négligé si l’on souhaite satisfaire nos patients : il convient donc de prêter une attention particulière au choix du matériau.
Sécuriser la cornée
Au moment de la presbytie apparaissent de nombreuses modifications physiologiques qui vont avoir des répercussions au niveau de la surface oculaire et dont il va falloir tenir compte lors d’un équipement en lentilles.
>> La fragilité cornéenne augmente : avec l’âge, le renouvellement des cellules épithéliales se fait plus lentement. Il sera encore plus ralenti par le port de lentilles [2].
>> La transparence cornéenne est assurée par la pompe endothéliale, susceptible d’être inhibée par le port de lentilles de contact avec une faible perméabilité à l’oxygène, ayant pour conséquence la survenue d’un œdème stromal. De plus, la densité endothéliale diminue avec l’âge (perte de 0,6 % de cellules par an [3]), entraînant une réduction de l’efficacité de la pompe endothéliale. Ainsi, avec l’âge, le temps de récupération d’un œdème suite à un stress hypoxique sera beaucoup plus lent.
>> En plus de cette majoration de la fragilité, on note également une perte de sensibilité cornéenne dès l’âge de 40 ans, maximale autour de 60 ans, évoluant parallèlement à la sévérité du syndrome sec : la sensibilité cornéenne ne joue plus son rôle de stimulation nerveuse, la sécrétion réflexe diminue et le syndrome sec s’aggrave [4].
Il apparaît donc primordial de choisir des lentilles assurant une sécurité maximale pour ces cornées fragilisées.
La perméabilité à l’oxygène, exprimée par le Dk, est une propriété intrinsèque du matériau, mesurant sa capacité à laisser passer l’oxygène de l’atmosphère vers la cornée. La transmissibilité à l’oxygène, le Dk/e, est, elle, une propriété intrinsèque de la lentille puisqu’elle[...]
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