Les uvéites hypertensives con­cernent 10 à 20 % des uvéites, toutes étiologies confondues. L’incidence augmente avec la durée d’évolution de l’uvéite et avec l’âge : 1/3 des plus de 60 ans ont une hypertonie oculaire (HTO) lors de la 1re consultation pour uvéite antérieure [1]. Les pressions intraoculaires (PIO) moyennes sont plus élevées que celles observées lors d’un glaucome primitif à angle ouvert. La prise en charge précoce est primordiale pour le pronostic à terme. Elle est encore plus importante chez les plus jeunes, notamment porteurs d’une arthrite chronique juvénile (ACJ), afin de préserver leur vision sur le long cours.

Les facteurs de risque d’HTO [2] dans le cadre d’une uvéite sont :
– la chronicité de l’uvéite ;
– la topographie de l’uvéite : le risque est le plus élevé pour les antérieures, puis les intermédiaires et enfin les postérieures [3-6] ;
– l’activité de l’uvéite [5].

L’HTO est un facteur d’aggravation du pronostic d’une uvéite, puisqu’une baisse d’acuité visuelle (BAV) est associée à 14,5 % des cas d’uvéites sans HTO mais à 31,7 % des cas d’uvéites avec HTO. Le risque est donc multiplié par 2 [2].

Les principales étiologies sont (selon le moyen mnémotechnique SSSHHTT) : sarcoïdose (fig. 1), syphilis, Schlossman, herpès, hétérochromie de Fuchs (UHF), toxoplasmose, tuberculose. Les uvéites antérieures aiguës liées à l’antigène HLA-B27 sont classiquement associées à une hypotonie initiale comparativement à l’œil non atteint.

La prise en charge de l’HTO dépend essentiellement du mécanisme responsable. Afin de l’identifier, l’examen clinique attentif sera capital, avec notamment une gonioscopie afin de savoir si l’angle iridocornéen est ouvert ou fermé.

Uvéites hypertensives à angle iridocornéen ouvert (fig. 2)

La très grande majorité de ces uvéites nécessiteront des corticoïdes dans leur prise en charge, mais des spécificités vont émerger selon le mécanisme[...]

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