Sémiologie de l’œil sec

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La sécheresse oculaire constitue un véritable enjeu de santé publique, puisque cette pathologie touche entre 5 et 50 % des patients selon les populations étudiées et les séries [1]. La prévalence semble maximale chez les femmes de plus de 50 ans et chez les personnes qui travaillent majoritairement sur écran [2]. Bien qu’exceptionnellement responsable de baisse visuelle définitive, la sécheresse oculaire retentit de manière considérable sur la qualité de vie des patients atteints [3] et représente un coût conséquent pour nos sociétés [4].

La compréhension des mécanismes physio­pathologiques de la sécheresse oculaire a beaucoup progressé ces dernières années, mettant en évidence des facteurs souvent multiples et intriqués [5]. Le diagnostic positif, la compréhension des mécanismes impliqués, l’évaluation de la sévérité et du retentissement sont les bases indispensables pour mettre en place le traitement le mieux adapté à un patient donné.

L’interrogatoire

Il est toujours rentable d’accorder du temps à cette première phase de la consultation, qui constitue une étape cruciale non seulement pour le diagnostic et l’évaluation initiale d’une sécheresse oculaire, mais aussi au cours du suivi des patients traités.

Les antécédents ophtalmologiques mais aussi généraux et les traitements en cours donnent parfois des clefs. Certains contextes sont évidents : port de lentilles de contact, collyres au long cours, chirurgie réfractive cornéenne, greffe de moelle osseuse avec réaction du greffon contre l’hôte (GVH), syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS), polyarthrite rhumatoïde, syndrome de Stevens-Johnson ou de Lyell… On recherchera aussi un terrain atopique personnel ou familial, qui fera suspecter une composante allergique, ainsi qu’une dysthyroïdie. Les pathologies dermatologiques telles que l’acné rosacée ou la dermatite séborrhéique sont également pourvoyeuses de sécheresse oculaire. Parmi les traitements, les rétinoïdes prescrits pour l’acné entraînent une sécheresse oculaire parfois sévère. Les psychotropes et notamment les antidépresseurs peuvent déclencher ou aggraver la sécheresse oculaire, de même que les traitements hormonaux substitutifs [6]. Les autres facteurs aggravants seront recherchés dans le mode de vie du patient : travail sur écran ou dans des locaux climatisés, tabac, exposition professionnelle à des toxiques. Une exacerbation saisonnière des signes (au printemps ou en été) orientera vers une composante allergique.

Il est intéressant de noter les traitements[...]

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À propos des auteurs

Service d’Ophtalmologie, Hôpital Bicêtre, LE KREMLIN-BICÊTRE.

Service d’ophtalmologie, Hôpital de Bicêtre, Université Paris-Sud, LE KREMLIN-BICÊTRE.