La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) atrophique, dans sa forme terminale d’atrophie géographique (AG) de la macula, est la forme la plus fréquente de DMLA. Elle touche environ 2,5 % de la population de plus de 60 ans et son incidence devrait fortement augmenter au cours des années à venir. Si elle désigne habituellement la DMLA sèche, l’atrophie étendue peut aussi être le résultat d’une néovascularisation choroïdienne (NVC) totalement éteinte et on peut parfois ne retrouver aucun élément laissant supposer qu’il y a eu un NVC au cours de l’évolution amenant à cette forme terminale. Nous ne parlerons ici que de la forme pure, faite de patchs d’atrophie de l’épithélium pigmentaire (EP) avec disparition en regard des photorécepteurs en avant et de la choriocapillaire en arrière.

L’évolution est souvent étudiée par des rétinophotographies faites en autofluorescence bleue, en proche infrarouge et en couleurs s’intéressant à la surface des lésions et leur progression “géographique” [1], mais une nouvelle classification complémentaire basée sur l’anatomie en OCT est apparue [2]. En considérant seulement la surface d’extension, on constate souvent une discordance entre l’anatomie et la fonction, expliquée en OCT (fig. 1). En effet, des formes de disparition de la rétine externe sans atrophie complète de l’EP peuvent exister et on décrit ainsi 4 stades : l’atrophie complète de l’EP et de la rétine externe, l’atrophie incomplète de l’EP et de la rétine externe, l’atrophie complète de la rétine externe mais pas de l’EP et l’atrophie incomplète de la rétine externe (fig. 2 et 3). Cette dernière classification a l’avantage d’introduire un élément de pronostic supplémentaire et peut guider des futurs traitements : par exemple, la disparition incomplète de la rétine externe sans atteinte majeure de l’EP pourrait être un bon point d’entrée pour un traitement visant à améliorer la vision alors que, si la rétine externe est détruite, on peut seulement espérer limiter l’extension des lésions sans améliorer la vision.

L’origine de l’atrophie géographique reste sujette à controverse, mélangeant[...]

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