Dans cet article réalisé sous forme d’interview, nous avons recueilli les propos de deux experts, l’un en rhumatologie dans le domaine du métabolisme phosphocalcique (Pr Patrice Fardellone), l’autre en ophtalmologie sur les maladies de la rétine (Dr Thomas Desmettre). Le but de cet article est d’apporter des regards complémentaires sur le rôle de la vitamine D chez les patients âgés présentant une DMLA et une ostéoporose.
Réalités Ophtalmologiques : En France, quelle est la situation de la population vis-à-vis de la vitamine D ?
P. Fardellone : L’insuffisance en vitamine D touche environ un milliard d’individus dans le monde, tous pays et toutes tranches d’âge confondus. Cette “pandémie” est favorisée par les pathologies, les styles de vie et les facteurs environnementaux qui réduisent l’exposition solaire et donc la synthèse de vitamine D par la peau sous l’effet des rayons UVB.
En France, l’insuffisance en vitamine D, qui se définit par des valeurs de 25(OH)D – forme de réserve de la vitamine D – inférieures à 20 ng/mL (50 nmol/L), se rencontre chez 40 à 50 % des individus. On observe cependant des valeurs inférieures à 30 ng/mL (75 nmol/L) chez 80 % de la population générale [1]. Chez les sujets âgés, l’insuffisance en vitamine D est très commune, notamment chez les sujets institutionnalisés où elle peut être de l’ordre de 70 à 100 % [2]. Les principaux déterminants de cette insuffisance en vitamine D associent une résidence dans le Nord de la France (OR = 1,91), un prélèvement sanguin réalisé entre janvier et mars (OR = 7,74), un IMC ≥ 24 kg/m² (OR = 1,81) et un âge ≥ 60 ans [1].
RO : Quelle est actuellement la place des dosages de la vitamine D ?
P. Fardellone : La concentration sérique de 25(OH)D est le paramètre permettant d’évaluer le statut en vitamine D d’un individu ou d’une population (fig. 1). Ces dernières années, le nombre de dosages de la 25(OH)D a littéralement explosé, conduisant à son déremboursement par la Sécurité sociale sauf dans quelques indications : chutes chez la personne âgée, insuffisance rénale, suivi de chirurgie bariatrique, ostéomalacie et traitements de l’ostéoporose.
Une carence en vitamine D est définie par des concentrations de 25(OH)D < 12 ng/mL (soit 30 nmol/L) et cela quel que soit le statut de la population, malade ou en bonne santé. Dans la population générale, le statut vitaminique D optimal se situe entre 20 et 60 ng/mL de 25(OH)D (soit 50 à 150 nmol/L) [3] alors que, chez les patients souffrant de maladies chroniques, a fortiori quand il s’agit[...]
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