Les rétinites infectieuses sont des uvéites postérieures potentiellement cécitantes, dont certaines formes évoluent vers une nécrose rapide et extensive de la rétine. Le diagnostic étiologique doit être précoce et urgent avec l’identification du pathogène responsable. Le traitement doit être instauré sans délai pour éviter une extension des lésions et leurs complications.

Étiologies

Les rétinites infectieuses peuvent être dues à différents pathogènes : les virus, principalement de la famille des Herpèsvirus, les nouveaux virus émergents comme la dengue ou le Zika, les parasites, les bactéries ou les champignons. Des rétinites non infectieuses, comme la maladie de Behçet ou le lymphome, peuvent se présenter suivant le même tableau clinique. Toute lésion rétinienne blanche, symptomatique, doit être considérée comme une rétinite nécrosante virale jusqu’à preuve du contraire. Les différentes étiologies sont regroupées dans le tableau I.

1. Les rétinites virales

Les rétinites virales sont séparées en rétinites virales nécrosantes et rétinites virales non nécrosantes [1].

>>> Rétinites virales nécrosantes

Certains virus ont un tropisme particulier pour le tissu rétinien, entraînant une nécrose profonde rétinienne. Suivant le statut immunitaire du patient et le virus, les rétinites virales ont différentes manifestations cliniques. Les rétinites virales nécrosantes comprennent la nécrose rétinienne aiguë (ARN syndrome), la nécrose rétinienne progressive externe (PORN syndrome), la rétinite à cytomégalovirus (CMV) et les rétinites virales non herpétiques. Les principales caractéristiques de ces formes sont reprises dans le tableau II.

La rétinite nécrosante aiguë est caractérisée par une panuvéite aiguë comportant la triade classique :
– des zones de nécrose rétinienne bien délimitées, blanches, de pleine épaisseur, confluentes, situées initialement au niveau de la rétine périphérique et qui s’étendent rapidement[...]

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