DMLA : pronostic visuel à long terme des patients traités par anti-VEGF

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Fu DJ, Keenan TD, Faes L et al. Insights from survival analyses during 12 years of anti-vascular endothelial growth factor therapy for neovascular age-related macular degeneration. JAMA Ophthalmol, 2021;139:57-67.

Les auteurs de cette étude ont évalué le pronostic visuel des patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) traités par anti-VEGF dans des conditions de pratique clinique courante.

Cette étude de cohorte rétrospective a couvert une période d’observation de 12 ans au Moorfields Eye Hospital à Londres. Sur 10 744 yeux atteints de DMLA et ayant reçu un traitement anti-VEGF entre octobre 2008 et février 2020, 7 802 yeux répondaient aux critères de l’étude (yeux naïfs de traitement avant l’inclusion, mesure de l’acuité avant la première injection). L’âge moyen des patients était de 78,7 ans, avec 4 776 femmes (61,2 %) et 4 785 caucasiens (61,3 %). Une courbe de Kaplan-Meier et une modélisation de Cox ont été utilisées pour évaluer le pronostic visuel au cours du temps.

Les auteurs ont choisi le seuil du score ETDRS de 70 (20/40) soit environ 5/10 de loin comme indicateur d’une vision permettant la conservation de l’autonomie. Au Royaume-Uni, ce chiffre d’acuité permet en effet de conserver le permis de conduire. Il permet aussi de lire les plus petits caractères.

Avec cette étude, les auteurs montrent qu’environ 57 % des yeux traités par anti-VEGF au Moorfieds Eye Hospital atteignent ou dépassent ce seuil de 20/40 au terme de la seconde année de traitement. Ce résultat est cohérent avec celui des études princeps au cours desquelles 31 à 68 % des patients avaient une acuité supérieure à 20/40 lors de l’évaluation à 2 ans après le début de la prise en charge [1-3]. D’après les résultats de cette étude, lorsqu’un patient parvient à dépasser ce seuil des 20/40 à la fin de la deuxième année de traitement, il a une chance sur 2 de pouvoir conserver cette acuité pendant au moins 1 an et une chance sur 4 (0,25 %) de pouvoir la conserver pendant au moins 3 ans. En revanche, les auteurs observaient ensuite une détérioration progressive du résultat visuel en 8,7 ans.

Les auteurs discutent le rôle du nombre des injections. Dans l’étude, d’une part, le fait d’avoir effectué une phase d’induction correcte (3 premières IVT espacées d’un mois) augmentait la probabilité d’atteindre le seuil de 20/40 et, d’autre part, un plus grand nombre d’injections était associé à une augmentation de la probabilité de conserver une acuité supérieure à 20/40. Ces éléments font cependant intervenir le type de schéma d’injection. Au Moorfield Eye Hospital, l’algorithme de traitement tient compte de la réponse au traitement.

Ces résultats globaux sont intéressants au plan statistique et probablement à titre individuel pour les conseils[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.