Conduite à tenir devant une occlusion de l’artère centrale de la rétine

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L’occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) – ou d’une de ses branches – est rare mais de pronostic en général défavorable. Ce mauvais pronostic ne justifie pas pour autant une prise en charge différée pour deux raisons. La première est que certaines OACR peuvent bénéficier d’un traitement. La seconde est que l’OACR est souvent secondaire à une pathologie générale pouvant engager le pronostic vital. En effet, la cause principale d’OACR est embolique (le plus souvent à partir d’une sténose carotidienne, plus rarement secondaire à une fibrillation auriculaire ou une cardiopathie emboligène), mais peut aussi compliquer une artérite gigantocellulaire ou maladie de Horton.

Par ailleurs, la rétine étant une extension du cerveau et partageant avec lui la même vascularisation, toute OACR doit être considérée comme un accident vasculaire cérébral (AVC).

Diagnostic

Le diagnostic à la phase aiguë de la forme classique est en général aisé en raison de l’importance de l’ischémie rétinienne, donnant l’aspect d’une macula rouge cerise (fig. 1). Une angiographie à la fluorescéine n’est pas utile car retarde la prise en charge.

En revanche, les occlusions de branche sont parfois plus difficiles à diagnostiquer car l’ischémie rétinienne est limitée. De plus l’acuité visuelle peut être conservée en cas d’existence d’une artère cilio-rétinienne (fig. 2). A contrario, l’occlusion d’une artère cilio-rétinienne entraîne une baisse profonde de la vision avec des signes discrets au fond d’œil (FO). Angiographie et OCT sont alors très utiles : l’angiographie montre un retard de perfusion dans l’artère occluse et l’OCT une augmentation de l’épaisseur de la rétine interne dans le territoire irrigué par la branche artérielle occluse. De même, dans les OACR vues tardivement, l’OCT en face peut montrer des signes d’œdème au niveau de la couche interne de la rétine (fig. 3). Par ailleurs, il existe une forme particulière à reconnaître : l’occlusion de l’artère cilio-rétinienne accompagnant une occlusion de la veine centrale de la rétine (fig. 4). Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une occlusion artérielle à proprement parler mais d’une interruption du flux[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, CHU de BORDEAUX.