L’hôpital Avicenne aux temps de la Covid-19

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La crise sanitaire que nous vivons et son corollaire, le confinement, marqueront durablement la mémoire collective et la mémoire de notre spécialité. La rapidité avec laquelle s’est installée la menace sanitaire nous a tous pris de court et a obligé à s’adapter de façon ajustée aux enjeux majeurs de cette crise. Le défi était de taille, reconsidérer dans l’urgence l’organisation de nos activités de soins en ayant toujours en tête un double impératif : maintenir la continuité des soins, tout en s’assurant de façon absolue que tout était mis en œuvre pour protéger soignants et patients d’un risque de contamination.

La situation de l’hôpital

À l’hôpital Avicenne, où nous exerçons, le caractère redoutable du nouveau coronavirus s’est vite imposé comme une évidence. La Seine-Saint-Denis, où est implanté l’hôpital Avicenne, a été frappée de plein fouet par la pandémie. Une sous-médicalisation, une population précaire, des conditions de logement favorables à la transmission du virus et une présence précoce du virus [1] ont constitué autant de déterminants propices à la diffusion de la Covid-19, faisant de la Seine-Saint-Denis le département métropolitain le plus touché par l’épidémie.

En quelques jours, l’hôpital a dû se réorganiser, se réinventer. Le flux soudain, continu et considérable des patients infectés a métamorphosé la structure de l’établissement. Les services ont été décloisonnés, des équipes mixtes ont été mises en place. Les uns après les autres, des services sont devenus des unités Covid : la chirurgie digestive, la chirurgie orthopédique, la gastro-entérologie, la pneumologie, la médecine interne, la cardiologie, la rhumatologie… Fait sans précédent, pour répondre à l’urgence sanitaire, un hôpital pluridisciplinaire s’est brutalement mué en une structure dédiée pour l’essentiel à la prise en charge d’une pathologie unique [2].

De 4 lits d’hospitalisation dédiés au début du mois de mars, nous sommes progressivement montés à 35 lits le 18 mars et 90 lits le 25 mars, ces lits accueillants des patients Covid + instables et à hauts risques et positionnés à proximité de la réanimation. Dans le même temps étaient créés des services d’hospitalisation dédiés aux patients Covid stabilisés et pouvant accueillir 60 patients. Les capacités de soins de suite étaient également accrues [3]. C’est du côté des chiffres de la réanimation que la gravité de la situation s’est exprimée avec le plus d’évidence. L’hôpital[...]

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À propos des auteurs

Centre d’Imagerie et de Laser, PARIS. Hôpital Avicenne, BOBIGNY

Service d’Ophtalmologie, CHU, BOBIGNY.