Nishi T, Saeki K, Miyata K et al. Effects of cataract surgery on melatonin secretion in adults 60 years and older: a randomized clinical trial. JAMA Ophthalmol, 2020 [Epub ahead of print].
Certaines cellules ganglionnaires de la rétine sont photosensibles et envoient des influx aux noyaux suprachiasmatiques, qui règlent le rythme circadien du sommeil et la sécrétion de certaines hormones ou neurohormones telles que la mélatonine (fig. 1). La lumière inhibe la libération sanguine de la mélatonine et cette neurohormone libérée la nuit participe à l’adaptation de l’organisme au cycle circadien (fig. 2). Cette photoperception inconsciente permet une optimisation, une adaptation de la physiologie aux variations du jour et de la nuit. La sensibilité de ces cellules, dont la spécificité a été mise en évidence au début des années 2000, est située dans la gamme des bleus, avec un pic à 460 nm.
Plusieurs auteurs ont illustré le caractère “utile” de la lumière bleue pour le maintien d’un rythme nycthéméral par le biais de la stimulation de la sécrétion de mélatonine. Les cellules ganglionnaires sensibles à la lumière bleue requièrent des niveaux d’illumination importants, au moins supérieurs à 1 000 lx. Chez certains patients aveugles, cette photoperception peut persister si ces cellules ganglionnaires et leurs connexions suprachiasmatiques sont préservées. En revanche, dans d’autres pathologies, des lésions des noyaux suprachiasmatiques peuvent provoquer un échappement du rythme nycthéméral, qui n’est alors plus influencé par les variations du jour ou de la nuit. Des troubles du sommeil et un syndrome dépressif peuvent traduire ces dysfonctionnements. Dans des cas extrêmes, certains auteurs ont décrit des patients vivant dans un état de décalage horaire permanent.
Avec l’âge, l’absorption de la lumière bleue par le cristallin augmente et la transmission de cette partie du spectre diminue, ce qui peut provoquer des altérations du rythme circadien et peut-être certains troubles du sommeil du sujet âgé. Le myosis induit par l’âge contribue à ce phénomène. Certains auteurs ont montré qu’un enfant de 10 ans a une photoréception du spectre bleu 10 fois plus importante qu’un adulte de 95 ans phaque [1]. À 45 ans, l’adulte conserve seulement la moitié de la photoréception du spectre bleu.
La chirurgie de la cataracte améliore cette photoperception des bleus et peut donc avoir un rôle utile sur la préservation du rythme nycthéméral. Dans cette étude publiée dans le numéro de mars de JAMA Ophthalmology, les auteurs recherchaient si la chirurgie de la cataracte modifiait la sécrétion de mélatonine à 3 mois après la chirurgie de la cataracte chez 169 patients adultes.
Ces patients étaient âgés de 60 ans ou plus[...]
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