Innovations thérapeutiques dans la prise en charge des kératopathies neurotrophiques

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La cornée est le tissu périphérique le plus richement innervé de l’organisme humain. Sa densité d’innervation est 20 à 40 fois plus importante que celle de la pulpe dentaire et 300 à 600 fois plus que celle de la peau. L’innervation sensitive de la cornée provient pour 90 % de la branche ophtalmique homo­latérale du nerf trijumeau (V1), par l’inter­médiaire de 2 à 3 nerfs ciliaires longs et 6 nerfs ciliaires courts [1, 2].

Les terminaisons nerveuses libres sont des nocicepteurs, activés par des stimulations mécaniques, thermiques ou chimiques. Leur stimulation entraîne le relargage de nombreux neuropeptides (substance P, CGRP, NGF…) qui vont générer et moduler l’inflammation oculaire par la libération locale de cytokines [3]. Cela se manifeste cliniquement par un myosis, un effet Tyndall, une hyper­hémie conjonctivale et une hyper­esthésie. Les cellules cornéennes mais aussi celles de la glande lacrymale, des glandes de Meibomius et les cellules à mucus sont capables, par un mécanisme d’arc réflexe, de secréter “en retour” des facteurs neurotrophiques (NGF, EGF, BDNF, GDNF, Sema-7, CNTF) qui favorisent la survie et la croissance des terminaisons nerveuses cornéennes [4]. Il est désormais établi qu’une inflammation cornéenne modérée favorise la régénération nerveuse, tandis qu’une inflammation intense altère l’inner­vation cornéenne et aggrave les lésions tissulaires [1, 5].

L’innervation sensitive de la cornée joue donc un rôle essentiel dans le maintien de la trophicité et de l’homéostasie de la surface oculaire, l’inflammation neuro­génique et la cicatrisation cornéenne. Elle est également impliquée dans la sécrétion lacrymale réflexe et basale ou le réflexe de clignement palpébral.

Signes et symptômes

Au stade initial, les symptômes sont constitués par une sensation de corps étranger ou de sécheresse qui prédominent volontiers le matin et sont exacerbés par les facteurs environnementaux tels que la pollution, l’air conditionné, le travail sur ordinateur. Les stades avancés de la maladie peuvent comporter des douleurs oculaires liées à des complications infectieuses ou une perforation cornéenne. La baisse d’acuité visuelle est variable selon la localisation[...]

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À propos des auteurs

Service d’Ophtalmologie, Nouvel Hôpital Civil et Hôpitaux Universitaires, STRASBOURG.