Depuis l’avènement des techniques de remodelage cornéen assistées au laser (PKR (photo-kératectomie réfractive), Lasik (laser in situ keratomileusis)) à la fin des années 1990, le paysage de la chirurgie réfractive n’a pas connu de bouleversement majeur. Sans en changer la donne, l’introduction de la technique Smile (small incision lenticule extraction) a confirmé l’efficacité du concept de chirurgie cornéenne soustractive. En 2019, la correction chirurgicale des principales amétropies repose ainsi principalement sur l’ablation d’un lenticule cornéen dont la puissance réfractive est égale à la valeur de l’amétropie à corriger (cette ablation est effectuée par couches successives en Lasik ou PKR, ou en “un bloc” en Smile).
Ce concept séduisant et qui a démontré son efficacité sur des millions d’yeux à travers le monde est depuis peu défié par une start-up dénommée Allotex, qui a été fondée par les Drs David Muller et Michael Mrochen et repose sur un paradigme inversé : ajouter du tissu cornéen naturel au sein (inlay) ou en surface (onlay) de la surface cornéenne pour en modifier le pouvoir optique et corriger une erreur réfractive. Cette voie avait été explorée dès le milieu du xxe siècle par Barraquer pour la correction de l’hypermétropie des yeux aphaques avec la technique de “kératophaquie”. Toutefois, le succès de techniques additives de lenticules destinés à être insérés au sein (ou en surface) du stroma cornéen était à l’époque limité par l’imprécision relative des technologies destinées à leur procurer un pouvoir réfractif donné.
Depuis, diverses approches additives ont été proposées en chirurgie réfractive cornéenne, mais au moyen de lenticules synthétiques, et principalement axées sur la correction de la presbytie. Ces techniques ont fourni des résultats au mieux mitigés, voire insatisfaisants si l’on se réfère à l’échec commercial récent essuyé avec l’inlay Raindrop par la société ReVision Optics (la compagnie a été dissoute au début de l’année 2018 suite à la survenue de cas de complications inflammatoires cornéennes sévères).
Cependant, le concept d’addition lenticulaire connaît un regain d’intérêt car des données récentes ont accrédité le bien fondé de techniques reposant sur l’insertion de tissu cornéen allogénique pour modifier le pouvoir optique de la cornée. Une technique innovante d’implantation intrastromale de lenticules cryopréservés a été décrite il y a quelques années pour la correction de l’hypermétropie [1]. Les lenticules de puissance positive étaient obtenus par extraction au cours de chirurgies myopiques en ReLEx Smile. Ils étaient alors cryoconservés, stérilisés puis implantés dans la cornée d’un receveur hypermétrope. Les auteurs ont fait coïncider au mieux la magnitude de l’amétropie à[...]
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