Diabète : ischémie vs non-perfusion

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Bonnin S, Dupas B, Lavia C et al. Anti-vascular endothelial growth factor therapy can improve diabetic retinopathy score without change in retinal perfusion. Retina, 2019;39:426-434.

L’intérêt des anti-VEGF pour traiter la rétinopathie périphérique a d’abord été remarqué lors du traitement des patients présentant un œdème maculaire. En effet, l’administration d’anti-VEGF diminue le score de sévérité (DRSS ou diabetic retinopathy severity scale) de la rétinopathie périphérique. Ce score est établi sur la base de clichés couleurs.

Deux essais randomisés ont récemment montré la non-infériorité des injections intravitréennes (IVT) d’anti-VEGF par rapport à la photocoagulation panrétinienne (PPR), qui est le traitement de référence actuel [1]. Les anti-VEGF peuvent même apparaître comme plus efficaces que la PPR pour certaines lésions [2]. Certains auteurs ont estimé que la réduction des signes d’ischémie observée chez les patients diabétiques après anti-VEGF devrait être accompagnée d’une amélioration de la perfusion [1]. Pourtant, il semble que la disparition des signes d’ischémie ou des néovaisseaux rétiniens ne soit pas associée à une diminution de l’étendue des zones de non-
perfusion, même lors de l’analyse des clichés d’angiographie à la fluorescéine sur les appareils grand champ.

Les auteurs de cette étude rétrospective réalisée à l’hôpital Lariboisière sur 18 yeux de 14 diabétiques montrent que la corrélation entre les signes de rétinopathie diabétique et l’étendue des territoires de non-perfusion n’est probablement plus valide après traitement par anti-VEGF, ce qui rend difficile l’évaluation ultérieure du degré d’ischémie. Chez des patients traités par IVT mensuelles d’anti-VEGF pour un œdème maculaire lié au diabète, les auteurs montrent en effet que le nombre des hémorragies périphériques, le nombre des microanévrysmes de même que les éventuels néovaisseaux rétiniens diminuent. Malgré ces éléments favorables observés sur des clichés couleurs du pôle postérieur ou de la périphérie, aucune amélioration de la perfusion rétinienne n’est observée en angiographie à la fluorescéine (fig. 1). L’absence de reperfusion traduit le risque d’une reprise de la rétinopathie à l’arrêt des anti-VEGF.*

L’intérêt de cette étude est donc de montrer que le score DRSS ne traduit plus la sévérité de l’ischémie périphérique et ne reflète donc plus le risque de néovascularisation chez les patients diabétiques ayant bénéficié d’IVT d’anti-VEGF. Le mode d’action des anti-VEGF passe par une réduction de la perméabilité vasculaire, une vasoconstriction et un effet anti-angiogène. La diminution de perméabilité vasculaire peut expliquer la diminution de l’œdème rétinien et la résolution progressive des hémorragies[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Rétine Médicale, MARQUETTE-LEZ-LILLE, Service d’Ophtalmologie, Hôpital Lariboisière, PARIS.