Avec plus de 700 000 interventions par an en France, la chirurgie de la cataracte est la plus fréquente. L’émergence des implants dit “premiums” (toriques ou multifocaux), visant la plus grande indépendance possible vis-à-vis des lunettes, en fait aujourd’hui une chirurgie réfractive à part entière.
L’altération de la surface oculaire est fréquemment rapportée (jusqu’à 50 %) [1] après une chirurgie de cataracte et peut être responsable de signes d’irritation oculaire et d’une altération de la qualité de vision par instabilité lacrymale [2]. Certains patients peuvent se plaindre de symptômes d’inconfort oculaire et visuel malgré un examen clinique d’apparence normale et une excellente récupération fonctionnelle (acuité visuelle à 10/10e). La sécheresse oculaire est une maladie de la surface oculaire dont on distingue classiquement deux mécanismes : l’hyposécrétion lacrymale et l’hyper-évaporation principalement liée aux dysfonctionnements meibomiens (fig. 1) [3].
La survenue d’un syndrome sec en postopératoire peut dégrader la qualité de vie des patients et les amener à considérer que leur chirurgie est un échec. L’apparition ou l’aggravation d’une sécheresse oculaire après une chirurgie de cataracte [4] est multifactorielle et survient trois fois plus fréquemment sur un terrain déjà fragilisé. L’inflammation, la toxicité de certains collyres [5] et conservateurs, l’hyposécrétion lacrymale, la dysfonction palpébrale liée au blépharostat, l’hypoesthésie et la réduction de l’innervation cornéenne sont couramment rapportées.
>>> Un bilan préopératoire complet et minutieux est nécessaire pour dépister les personnes à risque. Il débute par l’interrogatoire à la recherche de signes fonctionnels d’un syndrome sec préexistant (brûlures, picotements, sensation de corps étranger…) pouvant être complété par un questionnaire (OSDI par exemple), des traitements et antécédents ophtalmologiques et généraux.
L’examen physique est à réaliser sans et avec la lampe à fente. Une première inspection informe sur l’âge, le sexe, les malpositions palpébrales (entropion, ectropion…), les atteintes de la face (rosacée, eczéma…) et les signes extra-ophtalmologiques (déformation des mains…).
L’examen biomicroscopique commence sans l’instillation de colorant avec l’analyse de la conjonctive à la recherche d’une laxité, d’une hyperhémie, de débris, et de la cornée à la recherche de taies, de débris, de défects épithéliaux. L’instillation de fluorescéine permet de déceler les anomalies conjonctivales (follicules, plis) et les kératites (ponctuée superficielle,[...]
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