La rétinite toxoplasmique est l’uvéite postérieure la plus fréquente chez le sujet immunocompétent [1]. Cela s’explique par la forte séroprévalence de la toxoplasmose, estimée en 2010 à 37 % dans une cohorte de femmes enceintes en France [2]. Si les conséquences ophtalmologiques sont majeures en cas de toxoplasmose congénitale, on estime que plus de 2/3 des rétinites toxoplasmiques sont d’origine acquise avec une moyenne d’âge des patients proche de 50 ans [3, 4].
Examen clinique
Les symptômes dépendent de la localisation du foyer. En cas d’atteinte maculaire ou papillaire, l’apparition d’un scotome invalidant est à redouter. Les myodésopsies, secondaires à la hyalite, sont presque constantes. À l’examen, le segment antérieur est soit normal, soit le siège d’une uvéite antérieure aiguë granulomateuse pouvant être synéchiante et hypertone. La hyalite, cotée selon une échelle standardisée, est maximale en regard du foyer actif. En cas de hyalite intense, on peut observer une membrane épirétinienne et des brides vitréennes, pouvant évoluer vers un décollement de rétine dans 5 % des cas [5]. Le foyer aigu de toxoplasmose est typiquement unique, blanchâtre, satellite d’un foyer cicatriciel pigmenté en cas de récidive, et associé à une hyalite de contiguïté. Il réalise un tableau de “phare dans le brouillard” en cas de hyalite intense (fig. 1).
Les complications sont rares mais nombreuses : vascularite de contiguïté, occlusion vasculaire sur le trajet du foyer, papillite, œdème maculaire, décollements séreux rétiniens, membrane épimaculaire, décollement de rétine, forme extensive nécrosante, et néovaisseaux choroïdiens sur cicatrice ancienne (fig. 2).
Apport des examens d’imagerie
L’angiographie à la fluorescéine montre un foyer initialement hypofluorescent avec une prise de contraste progressive centripète. Elle recherche également des complications vasculaires à type de vascularite ou d’occlusion vasculaire, et une diffusion papillaire et/ou maculaire.
L’angiographie en ICG montre un foyer hypofluorescent tout au long de la séquence. Le temps tardif est marqué par l’apparition de taches hypofluorescentes autour du foyer à la phase d’inversion, appelées “Satellite[...]
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