La prévalence de la myopie augmente progressivement. Dans une méta-analyse portant sur 145 publications, la prévalence globale de la myopie est estimée à 22,9 % en 2000. Dans cette étude, les auteurs estiment que celle-ci sera de 33,9 % en 2020. De même, la prévalence de la myopie forte semble accompagner cette tendance [1].
Dans une étude multicentrique menée en France sur environ 100 000 individus et publiée récemment, la prévalence de la myopie définie par une erreur réfractive inférieure ou égale à -0.5 D est de 38,9 % et de 3,5 % pour la myopie forte définie par une erreur réfractive inférieure ou égale à -6 D [2].
Concernant le retentissement visuel de la myopie forte, le risque de malvoyance augmente avec le degré de myopie et l’âge (fig. 1).
Les principales complications médicales sont représentées par les ruptures de la membrane de Bruch, les néovaisseaux choroïdiens myopiques et l’atrophie choriorétinienne. Les principales complications chirurgicales sont représentées par le rétinoschisis du myope fort et le trou maculaire pouvant conduire au décollement maculaire.
Dans le contexte d’une augmentation globale de la prévalence de la myopie, il est probable que la prévalence des complications maculaires associées à la myopie augmente également dans les décennies à venir. Néanmoins, il est difficile de donner une estimation de la prévalence de ces complications car la plupart des séries sont biaisées du fait de leur origine hospitalière.
Ruptures de la membrane de Bruch
Cette complication est sans doute la plus fréquente et la plus précoce des lésions associées à la myopie forte. Elle est souvent inaugurale et peut être asymptomatique lorsqu’elle se produit à distance de la fovéa. Néanmoins, elle se traduit le plus souvent par un scotome central d’apparition brutale en rapport avec une hémorragie maculaire (fig. 2 et 3). Ces lésions peuvent récidiver en d’autres endroits dans la région maculaire puis évoluer vers des cicatrices atrophiques qui s’élargissent progressivement (fig. 4). Elles font aussi le lit des néovaisseaux choroïdiens qui peuvent se développer à partir des bords de ces lésions.
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