La photocoagulation panrétinienne (PRP) est le traitement de référence de la rétinopathie diabétique proliférante. Cependant, depuis 2010 et la publication du protocole I [1], l’idée de traiter la rétinopathie diabétique par injection intravitréenne (IVT) d’anti-VEGF s’est répandue. Cette attitude thérapeutique est actuellement approuvée par la FDA (Food and Drug Administration) américaine qui a attribuée une autorisation de mise sur le marché (AMM) au ranibizumab 0,3 mg dans le traitement de toute forme de rétinopathie diabétique avec ou sans œdème maculaire diabétique associé. L’aflibercept dispose aussi d’une AMM dans le traitement de la rétinopathie diabétique associée à un œdème maculaire. Aucune AMM concernant un traitement pharmacologique intravitréen de la rétinopathie diabétique n’est disponible en Europe. Faut-il souhaiter obtenir une AMM dans cette indication dans nos contrées ? La question se pose et la réponse n’est pas univoque.

Classification de la rétinopathie diabétique

Avant toute analyse des études cliniques traitant de ce sujet, il est important de comprendre en quoi consiste la classification ETDRS de la rétinopathie diabétique servant de support (ETDRS-DRSS pour Diabetic Retinopathy Severity Score). Cette classification est très différente de la classification de la Société Française du Diabète que nous utilisons quotidiennement (fig. 1). En effet, la DRSS est plus complexe et comporte plus de stades (tableau I). Ainsi, les rétinopathies diabétiques non proliférantes et proliférantes sont chacune divisées en 6 stades contre 3 dans notre classification (fig. 2). Ce qui signifie qu’en cas d’amélioration de la rétinopathie diabétique DRSS de 3 stades, cela ne correspond absolument pas à une amélioration de 3 stades dans notre classification française, donc absolument pas à un passage par exemple d’une rétinopathie diabétique proliférante à[...]

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