Prise en charge de l’œil sec

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La prise en charge de l’œil sec s’est considérablement modifiée au cours des vingt dernières années. On parle d’ailleurs désormais de maladie de la sécheresse oculaire (DED, acronyme anglosaxon pour Dry Eye Disease), plutôt que syndrome de sécheresse oculaire, car plus que d’une association de symptômes, il s’agit bien d’une pathologie. Cependant, les manifestations cliniques sont variables d’un patient à l’autre, et cette variabilité traduit en réalité la diversité des mécanismes pathogéniques mis en jeux [1].

On retrouve cette notion dans la nouvelle définition : “la sécheresse oculaire est une maladie multifactorielle de la surface oculaire caractérisée par une perte de l’homéostasie du film lacrymal, accompagnée de symptômes oculaires dans lesquels l’instabilité et l’hyperosmolarité du film lacrymal, l’inflammation et l’altération de la surface oculaire et les anomalies neurosensorielles jouent un rôle étiologique” [2].

De façon logique, la nouvelle classification du DEWS Report rapporte trois principaux types de sécheresse oculaire : l’insuffisance de sécrétion aqueuse, l’insuffisance de stabilité de la couche aqueuse (par anomalie mucinique et/ou lipidique), et enfin les atteintes mixtes (en réalité les plus fréquentes, mais très diverses selon le mode d’entrée dans la maladie). Cette classification précise aussi la place des douleurs neuropathiques, non liées à un syndrome sec, mais qui peuvent en mimer beaucoup des symptômes [3].

Quelle analyse sémiologique réaliser aisément devant une suspicion de DED ?

Elle commence toujours par un interrogatoire [4,5]. Il est indispensable de laisser le patient s’exprimer spontanément, en écoutant bien les mots utilisés pour décrire ses symptômes. Il existe en effet une différence fondamentale entre des sensations de picotements ou de brûlure et des démangeaisons, de même qu’entre des sensations douloureuses chroniques et des exacerbations périodiques, voire paroxystiques [6].

Après la période de verbalisation spontanée, il est possible de faire préciser au patient tous ces points, ainsi que la chronologie des symptômes. On sait globalement que les insuffisances de sécrétion lacrymale ont tendance à générer des symptômes d’autant plus importants qu’on s’éloigne d’une période de fermeture palpébrale[...]

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À propos de l’auteur

Service d’ophtalmologie, Hôpital de Bicêtre, Université Paris-Sud, LE KREMLIN-BICÊTRE.