La femme enceinte et le fœtus sont solidaires physiologiquement et métaboliquement. Le placenta n’est pas une barrière étanche et les échanges entre la mère et le fœtus sont constants. Ainsi, tout traitement médicamenteux absorbé par la mère se retrouvera dans la circulation fœtale. Seules les grosses molécules telles que l’héparine ou l’insuline ne traversent pas la barrière hématoplacentaire. Pour toutes les autres molécules, une répercussion immédiate ou retardée est à anticiper.
Peu de médicaments ont l’autorisation de mise sur le marché (AMM) chez la femme enceinte. On estime que 2/3 des prescriptions en cours de grossesse se font hors AMM.
Les anti-VEGF administrés en injection intravitréenne (IVT) n’échappent pas à cette règle. Leur prescription se fait hors AMM et le bénéfice prévisible pour la mère doit être supérieur au risque potentiel pour le fœtus.
Rôle du VEGF dans la grossesse
Le VEGF joue un rôle majeur au cours de la grossesse. Ses actions sont multiples. Il permet le maintien de la grossesse et intervient dans l’implantation embryonnaire. Il agit au niveau des circulations placentaire et fœtale en modulant la différenciation du cytotrophoblaste, en modelant les artères spirales, et en agissant sur le développement de la vasculogenèse fœtale. Le VEGF intervient aussi dans l’organogenèse (rein, poumon et système nerveux central). Un déficit en VEGF au cours de la grossesse aboutit à des fausses couches et à une embryogénèse pathologique.
Passage placentaire des anti-VEGF
Le bevacizumab est une grosse molécule de 149 kD. A priori, le bevacizumab ne passe pas la barrière hématoplacentaire du fait de son poids moléculaire élevé [1]. Le ranibizumab ainsi que l’aflibercept ont des poids moléculaires plus faibles (48 kD et 115 kD, respectivement) permettant un passage transplacentaire. Cependant, le fait que le bevacizumab ne puisse pas pénétrer la circulation fœtale ne signifie pas qu’il soit anodin pour le fœtus. En effet, il faut garder à l’esprit les effets théoriques des anti-VEGF sur la circulation placentaire. Par ailleurs, des équipes ont mis en évidence 3 variantes sériques du bevacizumab après injection sous-conjonctivale ou intravitréenne chez le lapin : le bevacizumab libre, le complexe bevacizumab-VEGF[...]
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