Sécheresse oculaire : une histoire de souffrance

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La sécheresse oculaire est une affection multifactorielle à l’origine d’inconfort, de problèmes de vision, d’hyperosmolarité et d’inflammation [1]. Elle va avoir des répercussions importantes au niveau cellulaire mais également au niveau de la qualité de vie des patients. Ces thématiques ont fait l’objet d’un symposium satellite organisé par les Laboratoires Théa, le samedi 6 mai 2017, dans le cadre de la SFO, sous la présidence du Pr Pierre-Jean Pisella.

La souffrance cellulaire

D’après la communication du Pr Bruno Mortemousque (CHU, Bordeaux)

La cellule est un lieu d’échange permanent d’eau et de substances dissoutes au niveau de sa membrane cellulaire semi-perméable, faisant intervenir un transfert sélectif grâce à des facteurs osmotiques.

L’osmose est d’un intérêt fondamental pour les organismes vivants et les plantes. Elle correspond à un flux de solvant d’une solution diluée vers une solution concentrée. Une diminution ou une augmentation de l’osmolarité de l’environnement de la cellule va affecter sa survie et/ou sa croissance en modifiant la disponibilité de l’eau de la cellule [2].

Une augmentation brusque de l’osmolarité du milieu extérieur, ou choc hyper-osmotique, entraîne un rapide flux d’eau vers l’extérieur de la cellule et une brutale diminution du volume du cytoplasme (plasmolyse). En cas de choc sévère, l’adsorption des nutriments, la réplication de l’ADN, et la biosynthèse de macromolécules sont inhibées. À l’inverse, un choc hypo-osmotique provoquera un afflux d’eau dans la cellule et par conséquent une augmentation du volume cellulaire et de la pression de turgescence.

L’effet de dessiccation observé au cours de la sécheresse oculaire est dû à la modification des structures et des fonctions de la membrane lipidique cellulaire [3]. La déshydratation intracellulaire qui en résulte entraîne une dénaturation des protéines, une perte de leur structure tridimensionnelle et une perte de leur activité originelle. Une réhydratation simple ne permet pas de restaurer ad integrum[...]

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À propos de l’auteur

Service d’Ophtalmologie, CHNO des Quinze-Vingts, PARIS.